Dans la vaste recherche entreprise par Icare pour la rédaction de numéros spéciaux sur la guerre d’Indochine, les informations recueillies – témoignages écrits et oraux, documents et photographies – ont été plus nombreuses qu’initialement escompté. Il s’est vite avéré que les deux numéros de la revue ne suffiraient pas pour offrir aux lecteurs un panorama complet des évènements, nous aurons donc le plaisir de vous proposer d’ici quelque temps un troisième opus. Le deuxième de la série que nous vous présentons dans les pages qui suivent, concerne en grande partie la montée en puissance de l’importante opération décidée dans le Haut-Tonkin.
Cette intervention, décrite ici dans ses différents aspects, a trouvé son point d’orgue dans la tristement célèbre bataille de Dien Bien Phu. Conforté par le succès du camp retranché de Na San en novembre 1952, le Haut Commandement militaire français avait décidé un an plus tard d’en renouveler le principe en fixant l’adversaire autour d’un point d’appui fortement fortifié. La prise de contrôle initiale de cette base retranchée – Opération Castor – s’était déroulée, avec le parachutage des forces terrestres, sans accroc notable fin novembre 1953. Mais le déclenchement de l’offensive Viêt Minh du général Giap le 13 mars suivant, appuyée par une forte concentration d’artillerie, en démontra rapidement les points faibles.
Le camp de Dien Bien Phu, à la différence de celui de Na San, ne bénéficiait pas du même environnement géographique favorable et était lourdement handicapé par son éloignement par rapport à Hanoï, diminuant l’efficacité d’un large appui aérien, qu’il s’agisse du transport de troupes et de matériel, des actions de bombardement ou de l’appui chasse. La perte, relativement rapide, du contrôle de la piste d’atterrissage, imposa très vite une logique unique de parachutages de plus en plus délicats à opérer.
Engagées à la limite de leurs possibilités opérationnelles, les forces aériennes opérèrent jusqu’au bout au profit des troupes au sol, dans des conditions très difficiles, à la fois météorologiques mais aussi et surtout à cause de la pression militaire de l’ennemi qui avait réussi, contre toute logique, à acheminer des moyens offensifs insoupçonnés. À l’instar du premier numéro consacré à l’Indochine, ce présent numéro n’aurait pu voir le jour sans le concours très actif des généraux (CR) Lucien Robineau et Hugues de Sacy, anciens directeurs du défunt « Service Historique de l’Armée de l’Air » (devenu S.H.D. « Service Historique de la Défense»).
Nous ne pouvons passer sous silence la contribution apportée par l’A.D.R.A.R. (Amicale des Radionavigants et Anciens Radionavigants) qui nous a donné accès à de nombreux témoignages.
Les remerciements de l’équipe de rédaction vont également au général Leroi, directeur de ce même SHD, qui nous a donné accès aux trésors photographiques du Département «fonds photos», ainsi qu’à MM. Jean-Yves Lorant et Marcellin Hodeir pour leur aide on ne peut plus efficace.
Éditorial de Jean-Pierre Dussurget
Sommaire :
L’ultime mission du commandant Viot (Th. Testemale)
Deux séjours en Indochine (J.-P. Molinier)
Une femme à Dien Bien Phu (G. de Galard)
Indochinoiseries (R. Chauvin)
Les jaugeurs menteurs (P. Duchenoy)
Témoignage (A. Faure)
La Reco en Indochine (J.-P. Salini)
Indochine (J.-P. Salini)
Cinzano noir (R. Rhenter)
De l’appréciation du danger (P. Platel)
Le jour où Félix a paniqué (P. Platel)
Ollé torero ! (P. Platel)
Journal de marche du détachement de la base aérienne de Dien Bien Phu
Souvenirs décousus d’un sous-lieutenant pilote de chasse à Muong-Thang (1953/1954)
Considérations sur l’emploi des B-26 à Dien Bien Phu (D. de Champeaux de La Boulaye)
Deux fleurons parmi les enterprises françaises remarquées au Bourget : ATR42 / Safran CFM LEAP (E. Ratier)
Analyse d’accidents (R. Galan)
Les livres (R. Galan)
192 pages, 24 x 32 cm, dos carré
– L’Armée de l’Air française en Indochine – 1re partie
– L’Armée de l’Air française en Indochine – 2e partie
– L’Armée de l’Air française en Indochine – 3e partie