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Icare N° 238

La bataille aérienne de Verdun – 1916

En ce début de 1916, l’aviation française ne brillait pas par sa force ; elle était sur ce théâtre d’opérations quatre fois moins nombreuse que celle de l’adversaire.

En outre, la chasse allemande était dotée d’une avance technologique certaine, à l’instar du tir synchronisé à travers l’hélice, à comparer à l’arme française tirant par-dessus, beaucoup moins performante. À ceci s’ajoutait un retard certain pris à l’arrière en matière de fabrication d’aéronefs de chasse ou d’observation, ceux-ci souvent déjà dépassés à leur sortie d’usine.

Devant la suprématie aérienne ennemie empêchant l’observation du front, le général Pétain, alors commandant de la place de Verdun, convoqua le commandant De Rose, figure de l’aviation de chasse, et lui lance la phrase devenue célèbre : “Rose, je suis aveugle, balayez-moi le ciel”.

Accélérant en particulier l’introduction du chasseur Nieuport 11 dit “Bébé”, le haut-commandement français va revoir sa doctrine d’emploi, affectant sur les meilleures machines les meilleurs pilotes. Au risque de diminuer l’efficacité des unités auxquelles ceux-ci sont soustraits, il va préférer une meilleure efficacité collective au détriment des actions individuelles.

Le commandement des escadrilles de corps d’armée sera désormais calqué sur celui des secteurs de l’infanterie, augmentant la performance des réglages d’artillerie et des observations photographiques.

En cela, le théâtre d’opérations de Verdun, suivi de celui de la Somme l’été suivant, marqueront un tournant dans l’efficacité de l’arme aérienne, arme qui sera en mesure de prendre une importance décisive durant les deux dernières années de la Grande Guerre.

Nous voudrions ici remercier l’historien Claude Thollon-Pommerol, auteur d’une étude consacrée aux ailes tricolores de la Première Guerre mondiale qu’il publie sous forme de périodiques (Les Cahiers des as oubliés 14-18), dont le quinzième vient de paraître, et qui a bien voulu élaborer cette analyse synthétique à partir de l’examen des faits bruts tirés des JMO (journaux de marche et des opérations) des unités françaises présentes.

De très nombreuses sources ont bien voulu ouvrir à Icare leur riche iconographie. Nous voulons en particulier citer le S.H.D. (Service Historique de la Défense) de Vincennes en les personnes de messieurs Lorant et Hodeir, l’E.C.P.A.D. (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense) d’Ivry avec l’expertise de messieurs Touron et Dubois, la B.D.I.C (Bibliothèque de documentation internationale contemporaine), le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, la Bibliothèque nationale de Lyon, ainsi que nombre de particuliers qui ont bien voulu nous confier des documents personnels.

Éditorial de Jean-Pierre Dussurget, rédacteur en chef


Sommaire :

La bataille aérienne de Verdun – 1916 (Claude Thollon-Pommerol)
– janvier : Depuis début janvier 1916 il est certain que les Allemands préparent une offensive majeure sur Verdun
– 26 février : L’aviation allemande a la maîtrise du ciel. Pétain appelle de Rose
– 18 mars : Les reconnaissances de nuit recherchent et bombardent les bivouacs allemands
– 3 avril : Huitième victoire de Navarre
– 1er mai : Puissants et continuels efforts allemands sur la rive gauche de la Meuse en mai
– 22 mai : Six Drachen abattus pour reconquérir Douaumont
– 1er juin : Début des attaques aériennes allemandes sur Bar-le-Duc
– 19 juin : Réorganisation des Groupements sous les ordres du général Nivelle
– 27 juillet : Une prise de guerre, un Albatros du dernier modèle
– 21 septembre : Une instruction vient rappeler les principes de la liaison entre aviation et artillerie
– 24 octobre : L’heure H de l’attaque pour la reprise du Fort de Douaumont est fixée à 11h40

– Analyses d’accidents – Robert Galan
– Les livres – Robert Galan


216 pages, 24 x 32 cm
1,005 kg

En bref

SNPL

Trimestriel – 18 €