 |
Coup de cœur 2001 |
|
Ils étaient là est le fruit des longues recherches de Paul Martin qui a, par son truchement, mis à bas le mythe selon lequel le ciel de 1940 était vide d’avions français. Cet ouvrage au destin singulier avait connu une première version en 1991, aux Éditions Yves Michelet*. Ils étaient là n’est pas une réédition de ce premier volume, mais une nouvelle édition. Pendant la décennie qui suivit la parution de Invisibles vainqueurs, Paul Martin a continué ses recherches. C’est donc une édition nouvelle et enrichie qui nous est proposée par Aéro-Éditions, édition dont l’auteur précise dans son avant-propos : « Cet ouvrage est revu, corrigé, complété, en excluant tous commentaires qui seraient superflus. » En effet, dans son édition de 1991, le travail initial avait été copieusement commenté par l’éditeur.
Au bout de plusieurs dizaines d’années de recherches, Paul Martin est parvenu à faire la preuve que les prétendues « absence » ou « faillite » de l’Armée de l’Air de 1940 n’étaient que des racontars vichystes en bonne part issus du procès de Riom. Mais au lieu d’un réquisitoire, l’auteur a minutieusement détaillé au jour le jour les opérations de l’Armée de l’Air française dans la période allant du 3 septembre 1939 au 24 juin 1940, dans une chronologie rigoureuse.
Son étude fait l’objet d’une mise en page particulièrement lisible et élégante, dans un grand livre d’excellente facture, tant à l’impression qu’à la reliure. La structure globale de l’ouvrage est celle d’un journal : pour chaque journée sont détaillées les actions de guerre, regroupées en chasse, reconnaissance, observation et bombardement, l’accent étant mis sur les pertes en personnel et matériel. On notera la présence de hors-texte essentiellement composés de récits et de témoignages.
Les annexes prennent un volume non négligeable : pas moins de 130 pages, soit un tiers du livre dont elles représentent un élément tout aussi essentiel que le corps de l’ouvrage. On y trouve, après l’ordre de bataille du 10 mai 1940, la liste des unités engagées (avec identité des commandants de groupe et commandants d’escadrille, matériel, tués et disparus, terrains de stationnement et pertes en matériel), celle des pilotes étrangers (avec grade, unité et sort), victoires homologuées, pertes françaises au combat et par accident (hommes et matériel) et l’index des noms cités.
De toute évidence, cet ouvrage magistral fera date, tant par son contenu que par le soin apporté à sa réalisation. Les équipages français de 1940 valaient bien un livre qui rende justice à leurs combats. Voilà qui est chose faite, et de bien belle manière.
Philippe Ballarini
352 pages, 24,7 x 32,8 cm, 345 photos N&B, relié + jaquette
2,141 kg
* Invisibles vainqueurs, 520 pages, 16,3 x 24,5 cm, relié + jaquette
ISBN 2-905643-02-1, 350 F, Éditions Yves Michelet 1991
NDLR : Après le décès des auteurs, l’Aérobibliothèque s’est procuré le volume personnel de Paul Martin, annoté de la main de l’auteur. Ce sont ces ajouts et corrections manuscrits que nous avons reproduits dans ce document imprimable (pdf 6 pages, 2,84 Mo).