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Initiation à l’Aéronautique, 8e édition

Préparer le BIA
Thierry du Puy de Goyne, Yves Plays, Patrick Lepourry, Jacques Besse & Daniel Méchain

Le BIA (Brevet d’Initiation Aéronautique) est un diplôme de l’Éducation Nationale concrétisant un niveau général de connaissances en aéronautique. Ce n’est pas nouveau, il a fêté ses 50 ans en 2018. Sa grande utilité, hormis la satisfaction d’un savoir un peu plus qu’élémentaire dans le domaine aérien, est que les fédérations aéronautiques, vol moteur et vol à voile, accordent des bourses de pilotage supplémentaires aux moins de 25 ans titulaires de ce diplôme. Le CAEA (Certificat d’Aptitude à l’Enseignement Aéronautique), quant à lui, est le diplôme demandé aux enseignants qui veulent assurer les cours de préparation au BIA. Cet ouvrage, initialement rédigé par Thierry du Puy de Goyne, Yves Plays, Jacques Besse et Patrick Lepourry, est conçu pour préparer les élèves au premier et les formateurs au second, en suivant le programme officiel. À force d’améliorations et de mises à jour, nous en sommes aujourd’hui à la 8e édition, écrite par une équipe qu’à rejoint Daniel Méchain. Pour apprécier cette évolution, c’est la 6e édition qui va nous servir de référence.

Si l’ordre en a été modifié, on retrouve en tant que chapitres les cinq grands thèmes qui composent ces examens :
– Météorologie et aérologie
– Aérodynamique, aérostatique et principes du vol
– Étude des aéronefs et engins spatiaux
– Navigation, réglementation, sécurité des vols
– Histoire et culture de l’aéronautique et du spatial

Des sujets ont été ajoutés ou développés : l’aérostation, le vol spatial, les drones, la motorisation électrique, les matériaux carbones, les instruments intégrés, etc. On note cependant un manque d’homogénéité entre les styles des différents rédacteurs que l’on devine avoir contribué aux « nouveaux » sujets de cette édition : choix des polices, tailles et couleurs de caractères, utilisation d’une notation algébrique pour les forces ou, soudain, d’une notation vectorielle (page 77), ce qui peut dérouter le jeune lecteur. Rappelons que si l’examen imposait il y a quelques années aux candidats d’être âgés au minimum de 13 ans, cette clause a été supprimée et il n’y a plus de limitation d’âge…

Par ailleurs, s’il est appréciable de voir ainsi traités des domaines qui faisaient officiellement partie du programme mais qui avaient été longtemps négligés, il est regrettable de trouver des problèmes de mise en page, voire des erreurs, dans un livre de cours :

* Les éléments composants tout le bas de la page 23 ont été mélangés, ce qui rend incompréhensible le propos, qui aurait voulu parler tout d’abord des deux grandes formes de nuages, stratiforme et cumuliforme, avant de parler des nuages à fort développement vertical, nimbostratus et cumulonimbus. A noter que, dans la sixième édition, page 113, le texte était juste ;

* Page 66, la définition de la portance et de la traînée sur un planeur est fausse car la référence est la trajectoire, et non pas l’axe de l’appareil comme indiqué ici. Le lecteur pourra avantageusement se référer à un autre ouvrage du même éditeur qui explique cela correctement à sa page 46 ;

* Des photos de nuages ont été ajoutées page 24, mais la légende en est fausse : Ceux donnés comme Altocumulus (AC) sont en fait des Cirrocumulus (CC), et ceux donnés pour des Altostratus (AS) sont en fait des Altocumulus (AC). À comparer également avec les pages 153-154 de la même référence

En outre, il faut noter que l’examen du BIA comporte une épreuve facultative d’anglais. Le présent ouvrage nous offre – seulement – pour cela deux pages d’illustrations légendées dans cette langue, mais ce pauvre vocabulaire sera loin d’être suffisant pour passer cette épreuve. Si on compare ce contenu à l’épreuve d’anglais du BIA 2019, cela n’aurait permis au candidat de ne répondre qu’à cinq des vingt questions.

La nouvelle formulation du domaine « Histoire et culture de l’aéronautique et du spatial », par thèmes, est intéressante, et on imagine qu’elle correspond bien aux circulaires du ministère de l’Éducation Nationale cadrant l’enseignement des cours d’histoire. Cependant, on peine à y retrouver le fil d’une véritable aventure historique de l’aviation. Pour revenir aux examens 2018/2019 du BIA, il est difficile de répondre à des questions si on ne nous dit pas qui furent par exemple Max Immelmann, Sperry, Adrienne Boland, Amélia Earhart ou que les Lignes Latécoère devinrent un jour l’Aéropostale.

Enfin, mais il vaut mieux en sourire, arrêtons-nous sur la page 87 servant entièrement d’introduction au chapitre sur l’Étude des aéronefs et engins spatiaux. Son titre est « Avertissement, souci du respect du développement durable ». Si l’idée en est louable, qu’est-ce que ça vient faire ici, hormis tenter une pirouette politiquement correcte avant de parler de trains d’atterrissage, de volets hypersustentateurs, d’allongement de l’aile et, certes un peu polluants, des quatre temps d’un moteur ou d’une tuyère de fusée ? En quoi cela va-t-il aider un candidat à l’examen à obtenir plus de points à ses QCM ?

Malgré ces imperfections que l’on ne connaissait pas aux précédentes versions, la 8e édition de cette « Initiation à l’aéronautique » reste une valeur sûre, à conseiller bien évidemment.

Jean-Noël Violette

248 pages, 17 x 24 cm, broché
0,683 kg

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ISBN 978-2-36493-623-2

26 €