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Isae – Supaéro

L’expérience passionnément
Philippe Ollivier & Alain Félix

En 2007 naissait à Toulouse l’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE-Supaéro), de la fusion des écoles d’ingénieurs ENSAE (Sup’Aéro) et ENSICA. Son dixième anniversaire était l’occasion de publier cet ouvrage, plaquette de présentation de l’institution mâtinée de références historiques. Et pour une plaquette, c’est une belle plaquette, avec ses 168 pages de papier glacé, ses 1,3 kg, son format à l’italienne proche du A4, son épaisse couverture rigide, son traitement bilingue, en français et en anglais, et ses photos couleur (noir et blanc pour les plus anciennes, bien sûr) d’excellente qualité.

Mais le sujet le méritait : une des plus prestigieuses écoles, formant des ingénieurs, des masters et des docteurs à la compétence généraliste reconnue mais également spécialistes de l’aéronautique et de l’espace. La partie historique, au fil des cinquante premières pages, nous raconte la création de Sup’Aéro en 1909 puis en 1945 de la deuxième école, qui deviendra l’ENSICA. Nous en croisons les premiers professeurs d’il y a cent ans, comme Paul Painlevé, Lecornu ou Renard. Quelques célèbres élèves sont évoqués, Badin, Coanda, Marcel Bloch, Potez, plus tard Gilbert Klopfstein ou Jean-François Clervoy, et pour les plus récents Thomas Pesquet. On aurait aimé qu’on nous parle aussi de Couzinet, Hurel, Jean Boulet, etc. mais les prestigieux élèves issus des deux écoles sont si nombreux qu’un volume n’aurait pas suffi*. Cela nous amène à 2007 et à ce regroupement non seulement structural mais aussi géographique sur le campus toulousain de Rangueil.

Le reste de l’ouvrage ne concerne que le XXIe siècle et même, pour l’essentiel, ce qui est postérieur à 2010. Il s’agit en effet de nous présenter toute la pluralité actuelle de cet institut si réputé, double école d’ingénieur et centre de recherche. On découvre la palette de ses installations, de ses laboratoires et de ses équipements en général, et bien entendu ses relations avec les organismes et entreprises partenaires, en France et à l’étranger. On nous présente aussi une philosophie des études orientée autour des projets des étudiants. De nombreux exemples sont donnés. Sur ce point, si chaque paragraphe est très intéressant, le spectre des possibilités est si large que l’on aimerait un tableau synoptique pour s’y retrouver. De nombreux partenaires, étudiants, formateurs et responsables de l’institut sont interrogés dans de courts entretiens qui illustrent les sujets présentés. Dans un ouvrage aussi savant, on est juste surpris, page 32, de voir le nom de la société Breguet mal orthographié car muni d’un accent aigu. Par contre c’est avec plaisir que l’on apprend page 162 que les élèves s’appellent des « supaériens »*.

L’ISAE-Supaéro est bien dépeinte au fil des chapitres, certainement mieux que dans le slogan qui lui avait été trouvé « L’excellence passionnément ». Un slogan un peu passe-partout, certainement le fruit d’un remue-méninges marketing des plus poussés…
Mais oublions le slogan si peu personnel de l’institut, qui a du être imposé comme sous-titre aux auteurs de cet ouvrage, et gardons juste le plaisir d’avoir parcouru cette somptueuse plaquette qui nous présente ce qu’est de nos jours l’ISAE-Supaéro.

Jean-Noël Violette


168 pages, 29,5 x 25 cm, relié
1,300 kg


* Pour ce qui est des prestigieux anciens élèves, un tableau avec les noms et les fonctions de 22 d’entre eux (et elles) est présenté en fin d’ouvrage.
* Pendant 23 ans une section Sup’Aéro de vol à voile, très fréquentée, a volé à Challes-les-Eaux, à 600 km de Toulouse. Les élèves de l’ENSAE, suite à un lapsus, furent appelés « super-héros » et le nom leur resta. Il leur allait si bien !

En bref

Éditions Privat

ISBN 978-2-70899-277-1

32 €