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Japanese Interceptors 1945

Seiho Takizawa

Début 1945. Au Japon, rien ne va plus : faute de métaux de qualité et de temps pour les usiner correctement, la qualité de la production aéronautique s’effondre, en particulier du côté des moteurs. Mécaniciens et ingénieurs bricolent, expérimentent et tentent de maintenir en vol, avec les meilleures performances possibles, des intercepteurs qui ont de plus en plus de mal à faire face aux Superfortress et Mustang. Et l’armée part dans une course à la nouveauté, tentant de trouver une solution-miracle, un peu à la façon dont l’Allemagne multiplie les « Wunderwaffen » plutôt que de se concentrer sur la production massive de quelques modèles éprouvés.

C’est cette époque propice à toutes les expérimentations qui est le cadre de Japanese interceptors 1945. Les six « nouvelles graphiques » proposées ici sont des œuvres de jeunesse de Seiho Takizawa : paru en 1992 au Japon, ce Loup solitaire dans l’azur (traduction du titre original) est son premier recueil. Le dessin plus réaliste et « européen » que chez ses confrères, le dynamisme de la mise en page, l’alternance de planches très aérées et de pages plongées dans l’obscurité (l’auteur semble avoir une tendresse particulière pour la chasse de nuit), tout cela donne déjà un aperçu de la maîtrise graphique et narrative de Takizawa.

Les scénarios, en revanche, sont parfois un peu inconstants, hésitant entre récits d’hommes mécaniques jusqu’au-boutistes et rêveries à la limite de la poésie, entre réalisme brut et récit fantastique, entre détail technique et délire de passionné. Malgré une thématique à première vue très homogène (la recherche désespérée d’amélioration des appareils pour pouvoir intercepter à coup sûr les Superfortress, en particulier juste après les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki), l’ensemble manque d’unité et deux récits en particulier, Ki-108 Custom n’est pas rentré et Ex Ki-94 II, sortent franchement du cadre des quatre autres.

Il faut ajouter une traduction parfois hésitante sur les termes mécaniques, qui ne simplifie pas la compréhension des enjeux techniques au centre de certains récits.

L’ensemble reste plutôt agréable et peut prendre place dans toute bibliothèque de passionné d’aviation, mais il faut pour être honnête dire que c’est un net ton en-dessous de 103e escadrille de chasse (du même Takizawa) ou d’autres mangas aéronautiques.

Franck Mée


178 pages, 16 x 23,5 cm, couverture souple avec rabats

Japanese Interceptors 1945 p.3
Japanese Interceptors 1945 p.3

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

Japanese Interceptors 1945 p.4
Japanese Interceptors 1945 p.4

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

Japanese Interceptors 1945 p.5
Japanese Interceptors 1945 p.5

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

Japanese Interceptors 1945 p.6
Japanese Interceptors 1945 p.6

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

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Éditions Paquet

ISBN: 978-2-88890-605-6

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