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Jean Simon Louis Mingat, pionnier de l’aviation postale

Lignes aériennes Latécoère 1923-1925
Angoulême 12 mai 1900 / Alicante 26 juin 1925
Marc Mingat-Lerme

D’un format A4, ce livre de 96 pages écrit par un membre de la famille de « Louis » Mingat est par bien des aspects destiné aux autres membres de cette même famille.
En effet, même si l’ouvrage rapporte la vie d’un aviateur peu important dans l’histoire de l’aviation française (sa carrière de pilote commencée dans l’Aviation maritime en 1921 s’est achevée aux Lignes Latécoère en 1925), on peut admettre qu’il constitue une petite pierre à l’édifice historique plus général. Mais à trop vouloir exploiter certaines pistes, l’auteur s’y perd et nous avec lui.
L’ouvrage pourrait commencer de manière classique sur l’enfance de l’aviateur pour amener rapidement le lecteur au vif du sujet. Or ici, l’auteur choisit de relater sa généalogie dans tous ses détails. Non seulement il restitue la vie des parents, mais il y revient encore sur plusieurs pages en annexes où figurent aussi la vie de la sœur et même celle d’un cousin de la mère devenu prêtre ! Le tout est agrémenté de photos de familles ou figure également … la seconde nourrice du pilote (avec la preuve irréfutable : le carnet de nourrice !). Il aurait été dommage de ne pas connaître le visage de cette femme. Déjà que je me perds dans ma propre famille, ne me demandez pas de m’y retrouver dans celle des autres…
Passées les pages que ne liront que les membres de la famille (ou quelques voisins curieux d’en savoir plus sur la « saga des Mingat » à Angoulême), l’auteur aborde enfin le sujet annoncé, à savoir la biographie de « Jean Simon Louis » (puisqu’il se faisait appeler Louis mais que les archives donnent Jean, l’auteur a préféré utiliser les trois prénoms pour que ce soit encore un peu plus compliqué).
D’abord officier de marine marchande, celui-ci a débuté dans l’aéronautique à l’occasion de son service militaire. D’élève-pilote, puis de pilote dans l’Aviation maritime à Saint-Raphaël, il est passé chez Latécoère à la fin de 1923 en raison de son expérience sur hydravions. « Louis » Mingat sert alors pendant un an et demi sur la ligne Alicante-Oran jusqu’à sa mort accidentelle, à Alicante, le 25 juin 1925.
Bizarrement, l’auteur choisit ensuite de s’engager dans des chapitres où figurent pêle-mêle la copie d’un article de La Charente libre consacré à Mingat en 1986 (suivi de deux pages sur « l’histoire » de cet article), des coupures de presses de 2009 sur la manière de survivre en mer après un naufrage, ou encore des couvertures de livres sur les Lignes Latécoère ! Ainsi, sur 96 pages, les seules qui soient réellement consacrées au sujet vont de la 9 à la 57, c’est-à-dire la moitié.

Certes, les chapitres sont sérieusement menés et bien écrits. Mais on peut penser, sans rien n’enlever au travail de l’auteur (et justement pour le mettre en valeur) que celui-ci aurait dû préférer un livre plus petit et moins illustré qui aurait davantage répondu aux attentes du lectorat extra-familial. Cela aurait aussi eu pour avantage de réduire le prix de vente relativement élevé.
Reste que l’ouvrage présente bien, que les photographies sont bien reproduites et que l’information historique s’appuie sur une bonne bibliographie. Un index des noms de personnes placé en fin d’ouvrage peut être également utile.

Thierry Le Roy


(96 pages, 21 x 29,7 cm, couverture semi-rigide à grands rabats)

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Éditions de la Belle Allée

ISBN 978-2-7466-2653-9

25 €