Drôle d’idée que de présenter un livre sur les Jeep dans une bibliothèque aéronautique ? Pas si sûr ! S’il est un véhicule qui a fait l’objet de transports aériens, c’est bien celui-là. Lors des opérations Overlord et ‘Market Garden (entre autres), des Jeep furent amenées à pied d’œuvre par des Douglas C-47 et par des planeurs Airspeed Horsa ou Waco Hadrian. Des modèles allégés (environ 500 kg !) furent construits pour les troupes aéroportées et un programme fut même lancé pour une « Jeep volante » descendant du ciel avec une voilure tournante en autorotation ! Cette bête de somme fut largement utilisée sur les aérodromes militaires, tant pour des remorquages variés que pour du transport d’équipages ou les fameuses « Follow me » qui guidaient les appareils au sol.
Machine 100% militaire, qui connut après-guerre un rôle civil utilitaire inappréciable, tant auprès des forestiers que dans la caravane du Tour de France, elle est devenue un objet de collection… voire de culte. Ce livre, qui lui est dédié, s’ouvre sur une partie historique conséquente, laquelle occupe le tiers de l’ouvrage et remonte à la genèse, le modèle Bantam et le (confidentiel) Howie« Belly flopper ». On découvre peu à peu les différentes évolutions parallèles de la Jeep avant de parvenir au modèle standard et à sa foultitude de déclinaisons, amphibies, chenillées, blindées, 6×6, allégées…
Le second chapitre « Anatomie de la Jeep » s’intéresse aux caractéristiques techniques. Il s’agit d’un passage qui passionnera le mécanicien (amateur ou professionnel), mais qui peut être compréhensible pour n’importe quel lecteur qui ne confondrait pas une boîte de transfert avec un boîtier de direction. Ce chapitre est illustré de vues éclatées, de dessins techniques et de photos de détail récentes. Cette partie du livre, qui passe en revue l’ensemble de la machine, de son châssis et son moteur aux points de graissage, sera surtout utile au collectionneur (ou au candidat collectionneur). Ce chapitre est un intéressant prétexte à l’évocation d’adaptations diverses et d’usages spéciaux, comme les ambulances, les dérouleuses de câbles, les Jeep antichar, ferroviaires, submersibles… ainsi qu’à la présentation d’une bonne vingtaine d’accessoires allant du cabestan à la chaufferette en passant par le célèbre coupe-câbles.
On passe ensuite à un court chapitre donnant des conseils au collectionneur, tant sur les points à surveiller à l’achat que sur la conduite et le comportement de la Jeep, chapitre suivi de son homologue « Vue par le militaire », prétexte à la narration d’anecdotes. Après quelques brefs conseils au mécanicien, l’ouvrage se termine sur un épilogue donnant quelques éléments utiles au collectionneur ou au mécano, et sur un index toujours très utile.
En ne se limitant pas à la « classique » Jeep Willys et en ouvrant le sujet aux modèles Bantam, Ford et Hotchkiss, ce livre élargit l’approche du sujet, le rendant plus intéressant pour l’amateur. Largement illustré de photographies, tant d’époque qu’actuelles, voici un ouvrage aussi enrichissant qu’agréable à lire ou à consulter. Ce livre, qui dans sa version d’origine, portait comme sous-titre « Enthusiast’s manual », plaira aux collectionneurs, à ceux qui rêvent de le devenir, mais aussi à ceux qui, autrefois porteurs d’un très seyant treillis, ont eu à l’utiliser dans sa fonction première d’engin militaire. Pour le reste, de la mise en page à la reliure en passant par l’impression, on est dans le domaine d’ETAI : un livre qui met bien en valeur la traduction par Jean-Pierre Dauliac du propos de Pat Ware, spécialiste britannique incontesté de la Jeep.
Philippe Ballarini
NDLA On pourra accessoirement notifier au traducteur qu’en français les inscriptions et autres signes peints sur un véhicule ou un avion se nomment « marques » et non « marquages ».
160 pages, 21,5 x 27,5 cm, relié
Lecteur :
Avec l’aimable autorisation de
© ETAI
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