Certains anciens pilotes du IIIe Reich, qu’ils aient disposé ou non d’un réel talent de rédacteur ou d’écrivain, avaient la capacité de capter l’attention du lecteur : Hanna Reitsch et Adolf Galland ont laissé des écrits passionnants. Ce n’est pas le cas de Hans Baur qui, en dépit d’une carrière étincelante, parvient à être ennuyeux, y compris pour les plus passionnés des « mordus » d’aviation. Même les amateurs d’Histoire peineront à finir ce pesant ouvrage. La proximité de l’auteur avec Hitler aurait pu lui permettre de livrer d’intéressants témoignages. Hélas, ceux-ci sont biaisés et noyés dans des banalités aériennes d’un intérêt limité : récits de voyages, de réceptions, de manifestations diverses. Qui plus est, alors qu’il est connu que Hans Baur était un nazi convaincu (on ne devient pas un proche du Führer par simple hasard), celui-ci répète à l’envi qu’il n’a jamais fait de politique et qu’il s’est contenté de piloter l’avion d’Adolf Hitler. Cela relève d’une forme de comique pour peu que l’on décode la photo de la couverture de cette édition : Baur y porte un uniforme d’Oberführer de la SS, ce qui n’est pas tout à fait anodin. Passé le stade de l’agacement, demeure l’intérêt pour un témoignage de première main… même si celui-ci est entaché d’une certaine forfanterie.
Philippe Ballarini
416 pages, 14 cm × 21 cm, couverture souple
0,520 kg
Édition annotée et présentée par Claude Quétel