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Coup de cœur 2013 |
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José Falcó, As de l’aviation républicaine de la Guerre d’Espagne (1936-1937), titulaire de huit victoires aériennes, mérite bien l’hommage de ce livre.
Né à Barcelone en 1916, ce Catalan s’est battu tant qu’il a pu contre les forces nationalistes entre 1936 et 1939. Puis, après avoir dû quitter son pays pour la France, il y fut interné quelque temps, avant de partir pour l’Algérie en novembre 1939. Et si ce formidable pilote de chasse, capitaine et chef d’escadrille, a tenté à plusieurs reprises de rejoindre les rangs de l’Armée de l’air française au cours de la Seconde Guerre mondiale, il s’est vu refuser cette possibilité. Il y a gagné sa vie, comme mécanicien d’abord, puis comme employé civil à Mers el Kebir puis sur la BAN Lartigue où il s’occupait des moteurs. Une nouvelle fois contraint à l’exil, il devient alors mécanicien pour la Gendarmerie française à Toulouse. Et ce n’est qu’en 1984, bien après la mort de Franco, qu’il a été rétabli dans son grade de réserve l’armée de l’air espagnole : celui de colonel.
Le livre de Pierre Challier est doublement intéressant, et d’abord par l’originalité du sujet (même si un article avait déjà été consacré à cet as, par David Méchin, dans le magazine Avions n°154 en 2006). Car ce livre fait découvrir un aspect peu connu de la guerre d’Espagne : la chasse de nuit, dont José Falco a été l’un des spécialistes.
Le lecteur comprend vite également que l’ouvrage est entièrement structuré autour des souvenirs du pilote, recueillis par l’auteur, dont de larges citations sont conservées in extenso. Mais pour autant, le journaliste, connaisseur de l’aviation, ne se contente pas d’un récit linéaire ; il a enquêté et précise bien des points grâce à une solide bibliographie, en français et en espagnol. Il s’est même rendu sur les lieux qu’il décrit, afin de s’en imprégner et de rencontrer témoins et historiens.
Ainsi, l’auteur a pu examiner de près plusieurs des victoires revendiquées par José Falcó, car le doublé obtenu aux derniers jours de la guerre, contre des Messerschmitt Bf 109 (un exploit aux commandes d’un Polikarpov I-15) a pu être contesté. Le livre apporte des détails et des éléments récupérés sur les corps des pilotes, qui méritent toute notre attention, car ils tendent à prouver que, dans ce cas au moins, les archives de la Légion Condor pourraient mentir.
Bien écrit, ce qui ne gâche rien, l’ouvrage se lit d’une traite. Le seul bémol, mais il est bien maigre, porte sur la taille de certaines photos qui auraient sans doute mérité d’être davantage mises en valeur. Pour le reste, ce travail mérite vraiment notre attention et le coup de cœur de l’Aérobibliothèque.
Thierry Le Roy
144 pages, 15 x 24 cm, broché