Le premier volume avait campé le décor d’une « uchronie spatiale » originale : à l’URSS est venue se greffer une URSSE, Union des Républiques Socialistes Soviétiques d’Europe. Paris, Berlin, Rome, Madrid… sont désormais aux mains des « Rouges » qui, au passage, ont colonisé la face visible de la Lune pour un faire un Goulag. Les « Zeks » (détenus) extraient du sol lunaire le précieux hélium 3 (3He), minerai devenu indispensable à la production d’énergie sur la Terre. Dans l’engin spatial qui décolle vers la Lune, deux personnages semblent tenir le haut de l’affiche : Félix Ardan , un jeune contrebandier qui s’est fait pincer à trafiquer des cigarettes et de la musique de rock entre Londres et la Flandre socialiste, et Babette Gloss, prétendue journaliste mais authentique opposante politique. Ils sont arrivés dans un milieu où les gangs mafieux se partagent le pouvoir, chacun avec des objectifs différents : si Babette ne pense qu’à une révolution qui libèrerait la Terre (et la Lune) du joug soviétique, Félix ne pense qu’à s’évader, de préférence sans être transformé en purée sanguinolente.
Ce second volume s’ouvre sur une évocation historique — ou plutôt uchronique — expliquant comment nous en sommes arrivés là, après quoi l’aventure reprend sa place, nous faisant découvrir un univers impitoyable (comme dans le générique bien connu) où il vaut mieux savoir où l’on met les pieds, d’autant plus que quel que soit leur clan, les « Vor » (mafieux) ne donnent pas dans la demi-mesure dans le registre de la violence.
une évocation historique — ou plutôt uchronique — expliquant comment nous en sommes arrivés là.
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Delcourt
On l’aura compris : quasiment pas d’aérospatial dans ce tome 2 où se mêlent la conspiration révolutionnaire et les luttes entre gangs lunaires. Difficile néanmoins de ne pas se laisser prendre au jeu et de deviner comment tout cela se terminera… plus particulièrement pour Félix et Babette.
Rien à ajouter quant à la façon dont est traitée la trame de l’histoire. Le découpage en planches est efficace : cette bande dessinée aurait pu être publiée dans un hebdomadaire, chaque page « appelant » la suivante. Graphiquement, on est à des années-lumière de la « ligne claire », avec un traitement de l’image franchement photographique ne manquant pas de faire penser au roman-photo des années soixante (y compris dans les cadrages cinématographiques). À bien des points de vue, cette bande dessinée ne manque pas d’originalité. En tout cas, au rythme des rebondissements qui va crescendo, il est difficile d’imaginer ce qui figurera sur la dernière planche du troisième et ultime volume.
Philippe Ballarini
56 pages, 24 x 32 cm, relié
0,642 kg
Dessin et couleur : Jean-Michel Ponzio
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Avec l’aimable autorisation des© Éditions Delcourt
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