Cet article a été publié en avant-première
Avertissement : Cet article contient des éléments de l’intrigue. Si vous n’avez pas lu les tomes précédents, nous vous invitons à consulter la page consacrée au volume 1 : 1984 : Les dissidents de la République Socialiste d’Europe sont déportés sur la Lune.
Contre toute attente, le mouvement de grève générale a pris sur la Lune, étonnamment soutenu par la mafia des « Vors ». Et c’est Félix Ardan, le contrebandier individualiste, qui se retrouve à la tête de la rébellion, alors qu’il n’y accorde a priori que fort peu d’intérêt. Dans les deux premiers volumes, les seules forces en présence étaient les « Zeks » (détenus) et les « Vors » (mafieux) ; on comprend à la lecture du troisième tome que la situation est d’une complexité inattendue et que d’autres intervenants pourraient bien se manifester. Oui mais lesquels ? Et quel parti prendraient-ils ?
Uchronie mâtinée de politique-fiction, certes ; mais sans fantasmagorie. Ne vous attendez pas à voir surgir des petits hommes verts ou des tripodes en provenance de la planète Mars. Si le contexte historique est plausible (l’URSS a gagné la Guerre froide et a conquis l’Europe, hormis le Royaume-Uni), il en est de même du point de vue technique. Les conditions de vie (ou plutôt de survie) sur la Lune sont présentées de façon crédible. Par exemple, les détenus qui sont condamnés à des peines de plus de dix ans ne retournent plus sur la planète Terre : affaiblissement du squelette, fonte musculaire…
Des interventions inattendues ? Mais qui en est l’auteur ? Et quel peut bien être son but ? Ami ou ennemi ?
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Delcourt
L’aspect « roman-photo » apporte une touche de « pseudo véracité » graphique. Ajoutez un scénario suffisamment solide pour être plausible, et le lecteur est vite « accroché » par cette bande dessinée bien conçue. Une fois la forme graphique — peu commune il est vrai — acceptée, et le cadre de l’histoire bien compris (ce qui est plutôt simple), on se retrouve en présence d’un récit captivant.
Une fois équipé de ce troisième volume, peut-être est-il plus judicieux de ne pas se jeter sur lui mais de s’installer confortablement afin de reprendre l’histoire depuis le début avec le premier tome (paru en mai 2019) : se retrouver avec 162 pages avant de savoir comment finit cette histoire, cela multiplie le plaisir. Au passage, ne comptez pas sur nous pour dévoiler l’issue de cette histoire palpitante et originale qui, en dépit de sa dimension romanesque, a manifestement nécessité un sérieux travail de documentation.
Philippe Ballarini
64 pages, 24 x 32 cm, relié
Dessin et couleur : Jean-Michel Ponzio
Autres albums de la collection Jour J
Avec l’aimable autorisation des© Éditions Delcourt
Avec l’aimable autorisation des© Éditions Delcourt
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