La BA 112 de Reims

Histoire d’une grande base aérienne
Jean-Pierre Calka & Frédéric Lafarge

Ouvrage en réimpression (indisponible)

La fermeture de la Base Aérienne 112 de Reims est prévue pour 2012. C’est une histoire plus que centenaire qui s’achèvera alors ; une histoire longue, dense, où les affaires locales ont souvent rencontré l’Histoire, celle qui prend une majuscule.

En 1909, c’est à Reims que s’est tenu le premier meeting aérien de l’Histoire, évènement célébré par un autre meeting aérien en 2009. Entre ces deux épisodes, l’aérodrome de Reims a connu en un siècle les affres de la Grande guerre, son terrain sillonné par les tranchées, le front se situant à quelques centaines de mètres de la ville. Occupé par les Allemands en 1940, il fut dévasté par les bombardements américains. La période de la Guerre froide est marquée par des avions mythiques comme le F-100, le Vautour ou le Breguet 941. La présence de l’escadron « Normandie-Niemen » vaut également cependant à Reims d’être visité plusieurs fois par des MiG soviétiques en pleine Guerre froide. Aujourd’hui dédiée à la reconnaissance, la BA112 est la dernière base des Mirage F1 de l’armée de l’Air. Il était temps de donner à cette importante base un historique digne de ce nom ; c’est chose faite désormais.

Ce livre n’est pas le fruit du hasard : une des particularités de la BA 112 est de disposer en son sein d’un véritable musée qui retrace son histoire. Ceux qui l’ont un jour visité n’ont pu l’oublier, car si la surface de ce bâtiment n’a rien d’impressionnant, le travail de muséographie et les documents et objets présentés en font un lieu particulièrement réussi. L’existence de ce musée est le fruit d’un travail de longue haleine de Frédéric Lafarge, co-auteur de ce livre. Et c’est donc sans surprise que de nombreux documents présentés ici font partie des trésors collectés et sauvés à son initiative.

On peut — et on doit — se poser la question de l’avenir de ce musée et celle de la protection de ses trésors après 2012, ainsi que celle du devenir de l’ensemble des lieux de mémoire et autres stèles qui parsèment la base.

Année par année, de 1909 à 2009, le développement du site est raconté en détail. Si le choix de la chronologie « pure et dure » peut parfois se discuter, car elle peut s’accompagner d’un « lissage » des évènements, l’écueil ici a été surmonté, les auteurs n’étant pas tombés dans le piège de l’énumération. Les chapitres, sans omettre les anecdotes les plus croustillantes ou dramatiques, mettent en avant l’évolution de la BA 112 dans son organisation, son infrastructure, ses missions et son implication dans la vie locale : une véritable immersion dans le quotidien de l’armée de l’Air.

Illustré avec abondance, avec des documents rares et de bonne qualité bénéficiant d’une présentation agréable, le travail qu’on imagine important des deux auteurs est parfaitement mis en valeur par une mise en page agréable. Seul léger bémol, le renvoi de toutes les notes en fin de livre plutôt qu’en bas de page est à mes yeux le principal défaut de cet ouvrage ; c’est dire ses autres qualités.

Si l’intérêt pour cet ouvrage demeure principalement local, l’importance historique de la base de Reims fait de ce livre un document hautement recommandé, surtout compte tenu de la qualité de sa réalisation et de son prix abordable.

Frédéric Marsaly


280 pages, 21 x 29 cm, relié
450 photos

Ouvrages édités par
Ouvrages de
Sur le sujet
En bref

Marines Éditions

ISBN 978-2-35743-040-2

40 €