Coup de cœur 2016 |
Cette biographie romancée mérite largement que l’on s’y attarde pour deux raisons : ne serait-ce que pour percer le mystère qui entoure le personnage d’Albert Preziosi et la qualité d’écriture de son auteur.
De sa Corse natale aux steppes immenses de la Russie, via l’Angleterre, l’Afrique et le Moyen-Orient, Jean-François Roseau retrace la rocambolesque épopée d’un aviateur des Forces Aériennes Françaises Libres, pilote du GC 1 Alsace puis du célèbre Normandie-Niemen. Il déroule le fil d’une rumeur tenace qui colle encore aujourd’hui à son nom : il serait, murmure-t-on, le père putatif de Mouammar Kadhafi, fruit d’une rencontre avec une princesse bédouine qui l’avait (l’aurait ?) soigné après un crash dans le désert.
Le récit fait s’entrecroiser et revivre l’histoire retrouvée du pilote corse par ses contemporains et celle du colonel libyen, de leur enfance à leur chute. Aucun lien entre ces deux-là, serions-nous tentés de croire ou d’espérer ! Mais le rideau ne se lève toujours pas après le dernier acte. L’auteur a pris le soin méticuleux de laisser son lecteur à sa propre opinion.
Quoi qu’il en soit, cet ouvrage permet de retrouver un « fils de l’air » qui fut l’un des premiers à rejoindre le général de Gaulle sans avoir attendu son appel et compagnon d’armes et d’infortune des « tovaritchs » Tulasne et Litolff. Avec un style de qualité supérieure et une plume aérienne empruntée peut-être à Icare, La chute d’Icare mérite, assurément, de figurer dans le palmarès 2016 des coups de cœur de l’Aérobibliothèque.
Corinne Micelli
352 pages, 15,5 x 22,5 cm, broché
0,425 kg