Le livre que nous vous présentons aujourd’hui est la preuve que l’on peut être à la fois un très grand champion, trois fois champion du Monde notamment, et savoir se mettre à la portée du plus grand nombre pour transmettre son savoir.
Pour beaucoup, il est même inutile de présenter cet ouvrage, en particulier à ceux qui ont la chance de posséder la version éditée en français dans les années 1980, ainsi qu’à ceux qui regrettaient de ne pas l’avoir, et devaient avoir recours aux sites de vente aux enchères en ligne, avec les aléas qu’impose alors obligatoirement la recherche d’une œuvre appréciée et bien cotée.
Les Éditions Volez ! ont donc décidé d’en lancer une nouvelle parution, et nous allons donc continuer cette recension en deux parties, au choix, selon que vous connaissiez déjà ou non la version précédente.
A) Vous ne connaissiez pas ce livre.
Sachez alors que vous êtes devant un « must », l’ouvrage-référence qu’il faut avoir, qu’il faut lire et qu’il faudrait savoir si vous voulez commencer à appréhender le vol sur la campagne, voire évoluer ensuite vers la compétition. Tout y est, ou presque, de ce qu’il faut connaître en théorie et savoir appliquer en pratique au niveau du pilotage, de la préparation de la machine et de sa propre préparation physique et mentale. De plus le texte est émaillé de récits et anecdotes passionnants.
Pourquoi « presque » ? Parce que l’auteur a tragiquement disparu lors d’un accident en 1992, et que de ce fait toute la partie moderne de navigation par GPS, de contrôle par logger et d’utilisation des PDA n’est pas au programme.
Ces points existent dans d’autres éditions allemandes postérieures à la mort de l’auteur, rédigés en accord avec sa veuve par de grands spécialistes allemands. Mais le choix des Éditions Volez! a été de nous présenter la dernière version à laquelle H.Reichmann avait mis la main avant sa disparition.
Vous trouverez donc plusieurs passages relatifs aux contrôles photographiques de points de virage (secteurs et altitude de prise de vue, fixation de l’appareil) qui ne sont plus très utiles, mais qui prouvent la fidélité aux travaux originaux d’Helmut Reichmann.
Enfin si vous avez lu la version « A » de cette recension parce que vous êtes novice en vol à voile, notez que les mb (millibars) que vous trouverez correspondent aux hectopascals utilisés aujourd’hui.
B)Vous aviez déjà le livre, celui qui fleurait bon les pages en une espèce de papier recyclé, par exemple l’édition n°2 de 1985 qui va me servir de base de comparaison. La version 2008 est désormais en papier glacé et gagne peut-être un peu en lisibilité.
Les résumés de chaque paragraphe sont toujours présentés sur un fond coloré, mais le choix d’une couleur plus atténuée les met un peu moins en valeur.
Les illustrations d’origine ont été reprises telles qu’elles étaient. Seules deux ont disparu, car peut-être pas très pertinentes (coordonnées polaires autour d’un aérodrome et émagramme théorique).
Les photos en noir & blanc de planeurs en vol n’ont pas été reprises, mais de toute manière elles n’illustraient pas le propos de l’auteur.
Enfin le texte, quant à lui, est non seulement intégralement repris, mais des chapitres supplémentaires nous sont proposés :
– Tactique en compétition : il y a plus d’items, avec des paragraphes sur les vols de compétition en biplace et pas mal de choses sur les considérations psychologiques, le stress et la prise de risque
– 30 exercices d’entraînement nous sont exposés
– Un paragraphe sur la vitesse de transition en onde est désormais présent
– La méthode de contrôle de la vitesse de transition est plus détaillée, et un résumé lui est adjoint.
En contrepartie, un petit moins : un des charmes du livre de Helmut Reichmann était non seulement de nous présenter un calculateur d’arrivée, dit « règle de Stücker », mais aussi de nous en donner le plan à l’échelle 1… qu’il suffisait de décalquer pour en fabriquer un. L’édition 2008 a bien entendu conservé cet ensemble, mais les contraintes de pagination ont fait réduire le plan de construction qui ne se retrouve plus, de ce fait, à l’échelle 1, mais réduit d’environ un tiers. Cela devrait compliquer la tâche de l’apprenti-bricoleur !
Quoi qu’il en soit, l’intérêt de ce livre reste entier, et il devrait séduire non seulement les candidats à une première acquisition, mais aussi les inconditionnels à la recherche d’une version encore plus complète.
Jean-Noël Violette
197 pages, 21 x 29,7cm, couverture souple