La Grande Guerre avait été marquée par l’émergence de l’aviation militaire. La Seconde Guerre mondiale, dès ses prémices tant en Éthiopie, en Mandchourie qu’en Espagne, verra l’arme aérienne s’imposer comme élément incontournable et souvent décisif des combats. Sous toutes les latitudes, sur tous les climats, sur tous les reliefs, le conflit qui a embrasé la planète a vu l’aviation, sous ses diverses formes et dans différentes combinaisons, peser lourdement sur le déroulement de la guerre.
De 1933, date à laquelle l’Allemagne quittait la conférence du désarmement de Genève, à 1945, le visage de l’aviation militaire a profondément changé. Une seule décennie a suffi pour qu’une composante des forces armées, habituellement considérée comme secondaire, en devienne un élément-clé. L’effort industriel de l’aéronautique lui fera faire un bond technologique impressionnant.
Faire commencer la Seconde Guerre mondiale le jour de l’invasion de la Pologne est une simple convention. Patrick Facon, dont l’approche est plus particulièrement axée sur les dimensions politiques, stratégiques et tactiques, ouvre le rideau sur les prémices du conflit et sur le réarmement, l’un de ses thèmes de prédilection (dont il est un maître incontesté). La construction de l’ouvrage est méthodique est rigoureuse, chaque théâtre d’opérations étant traité avec clarté et concision. L’auteur ne donne pas dans le « comptage de rivets » détaillé de chaque type d’appareil : ce n’est pas la vocation de ce document ; en revanche les amateurs d’histoire trouveront avec La guerre aérienne (1933-1945) un livre équilibré sur le déroulement des opérations, mais également sur les considérations géopolitiques et stratégiques qui les ont sous-tendues.
Comme c’est de mise dans la collection Docavia, l’ouvrage est servi par une iconographie riche et soignée (Bernard Crochet et Michel Bénichou n’y sont pas étrangers) ; on appréciera la présence en hors-texte de plus de 80 tableaux (organigrammes, ordres de batailles succincts, effectifs, pertes, etc.) d’un intérêt non négligeable.
Philippe Ballarini
208 pages, 25 x 32 cm, couverture rigide + jaquette
1,570 kg
– Docavia N° 49
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