Le sous-titre de cet ouvrage est à la fois éloquent et bien trouvé. L’utilisation militaire des ondes hertziennes a sensiblement le même âge que l’aviation : la bataille de Tsou-Shima a été gagnée en 1905 par les Japonais grâce à l’écoute des communications radio de la flotte russe. Depuis, les progrès fulgurants effectués par la science, en particulier depuis les années 90, ont amené cette discipline mal connue du public à un niveau tel que les forces armées qui la maîtrisent mal sont quasiment certaines de leur défaite en cas de conflit armé.
L’arme électronique, en perpétuelle évolution, a amplement dépassé le stade de la simple discipline assujettie au renseignement, puisqu’elle est en mesure de se muter en arme offensive. Lorsqu’on sait quel rôle majeur joue désormais l’information, y compris en temps de paix, on comprendra que celui qui la maîtrise dispose d’un atout de première force. Aviation et guerre électronique ayant très tôt été liés, le lien évident entre ces deux composantes apparaît comme évident.
Ce livre posthume d’un expert incontestable de ce sujet traite magistralement de la guerre électronique sous tous ses aspects (y compris d’un point de vue éthique). Traitant d’un domaine voué à la discrétion, voire à la paranoïa, il fait le point sur cette arme « de sorciers et de savants » au parfum de mystère, et ce sans le sensationnalisme propre aux médiatisations massives autant qu’approximatives qui fusèrent lors des récents conflits (ex-Yougoslavie, Irak…). C’est en tout cas le premier du genre en langue française.
Jean-Paul Siffre, qui fut directeur du MAE du Bourget, était une personnalité internationalement reconnue dans le monde des « Old Crows » et fut l’un des fondateurs de l’association Guerrelec.
Philippe Ballarini
224 pages 14,5 x 21 cm, broché.
Cahier 16 pages photos couleur.
Préface de Bruno Berthet, président de Guerrelec.