L’auteur belge Peter Taghon poursuit son sillon dans la publication en langue française d’historiques détaillés d’unités de la Luftwaffe pendant la deuxième guerre mondiale.
Il s’agit ici d’une escadre de bombardement, initialement dotée de Heinkel He111 puis de Junkers Ju88, et comme le rappelle le sous-titre, la KG 54 avait pour emblème une tête de mort.
Comme à son habitude, l’auteur ne s’embarrasse pas de fioritures en allant solliciter une célébrité pour signer une préface. Il entre dans le vif du sujet dès la troisième page. Il a divisé son ouvrage en 15 chapitres, logiquement découpés. Sans tous les citer, on ne peut néanmoins faire l’impasse sur la Westfeldzug (l’attaque à l’ouest, comprendre la campagne de France), la bataille d’Angleterre, le front de l’est en plusieurs parties, Malte et le soutien de l’Afrikakorps.
Le travail est plus qu’abouti, les seules erreurs, minimes, concernent surtout les opposants de la KG 54.
Chaque chapitre s’achève par une conclusion partielle, bienvenue, et sur des listes de pertes.
Le corps du texte renferme de nombreux détails, citant parfois les anciens de la KG 54 eux-mêmes. De fait, l’ouvrage peut sembler répétitif, car les missions succèdent aux missions, et finissent par se ressembler toutes, mais le niveau de détail est là. certaines phases de l’opération Barbarossa (de juin à novembre 1941) étant listées par le menu dans un encart de plus de 10 pages, avec un style distinct et un fond bleu qui facilitent le repérage.
L’iconographie est impressionnante, faisant la part belle aux bimoteurs à croix noires, mais aussi aux personnels, aux aérodromes et infrastructures, ainsi qu’aux cibles bombardées. Des reproductions de carnet de vol, de papiers personnels, en couleurs, ajoutent une variété appréciable et appréciée aux illustrations noir & blanc. Des profils couleurs d’Eric Schwartz parsèment l’ouvrage, reproduits dans la hauteur du livre pour être encore mieux mis en valeur.
Ce premier tome s’achève fin 1942, et compte pourtant déjà 398 pages.
Comme d’habitude, un travail d’orfèvre bien servi par l’éditeur, sur un sujet qui intéressera le lectorat français à tout le moins pour la période de la campagne de France, pour en apprendre sur les missions et les pertes de la KG 54 sur notre sol, et probablement sur la Bataille d’Angleterre, menée depuis des aérodromes français.