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La Kampfgeschwader 54

l’escadre à la tête de mort tome 2

Après le premier tome paru fin 2024, voici le second volume qui clôt l’historique de la Kampfgeschwader 54, toujours sous la plume de Peter Taghon.

D’un format et d’une pagination similaire, cet opus reprend l’histoire où elle avait été laissée, en octobre 1942. Le découpage est à la fois chronologique et géographique, couvrant avec pertinence les batailles aériennes dans lesquelles la KG 54 a été engagée, soit Malte et l’appui de l’Afrika Korps, la retraite d’Afrique du Nord, la Sicile puis l’Italie, l’opération « Steinbock » au début de 1944, la défense de la « forteresse Europe » lors du débarquement puis de la bataille en Normandie, la conversion et les opérations sur Messerschmitt Me262.

Un huitième chapitre concerne l’unité école de la KG54, pendant toute la durée de son existence. S’ensuivent des annexes avec les pertes de la KG 54 listées par Werknummer, les membres connus du personnel navigant, les récipiendaires de la croix de chevalier, et l’organigramme de l’unité, et en toute fin les sources et remerciements.

Comme à son habitude, Peter Taghon glisse à la fin de chaque chapitre une conclusion partielle, ce qui permet de bien coller au contexte de chaque campagne. Il devient vite apparent que le sort des armes n’est jamais plus favorable aux aviateurs allemands, en infériorité numérique constante. Les pertes par campagne figurent également en fin de chapitre.

On comprend mieux à quel point la pénurie de carburant joue en la défaveur de la Luftwaffe et l’inexpérience croissante des aviateurs s’oppose à la supériorité numérique, tactique et matérielle des alliés. C’est avec intérêt qu’on parcourt le chapitre sur la transformation de l’escadre en KG (J) 54, unité de chasseur à réaction, pour un résultat dérisoire. Là encore, l’analyse de l’auteur qui maîtrise son sujet facilite la compréhension du sujet sur un périmètre plus global, car ce qui était vrai pour la KG 54 et ses personnels était valable pour les autres.

L’ouvrage est illustré à profusion, le Junkers Ju 88 est couvert à foison, et nul doute que certains clichés notamment de Me 262 seront des découvertes pour beaucoup. Les aviateurs ne sont pas oubliés, ni les infrastructures. Quelques profils couleurs d’Eric Schwartz complètent les illustrations noir & blanc, qui font appel à des documents divers, brevets, laissez-passer, etc… qui apportent de la diversité.

L’usage des sources alliées (le décodage des messages radio allemands par les services alliés) complète très utilement le récit d’origine germanique. Peter Taghon continue de creuser son sillon avec des ouvrages précis, en langue française sur des sujets étrangers, avec son efficacité habituelle.

 

Jocelyn Leclercq

 

nota : Le sous-titre « l’escadron à la tête de mort » sur la couverture est bien noté « l’escadre à la tête de mort » sur la page de garde.

 

 

 

En bref
format 21 x 29,7 cm, couverture souple, 392 pages LELA Presse, Collection Histoire des Unités n° 17 59,00 € ISBN 978-2-37468-076-7