C’est à l’occasion de la recension du petit livre Le voyage dans l’Espace de Jacques Arnould, que nous avons découvert, dans cette collection « Petite philosophie du voyage », un ouvrage très compact de Germain Chambost « La promesse de l’envol », qui nous avait échappé à sa sortie, en 2015. Or ce pilote-journaliste-écrivain nous a quittés il y a deux mois, le 29 octobre 2021. Il convenait donc que nous vous présentions cet opuscule, ne serait-ce que pour rendre un dernier hommage à son prolifique auteur.
Cette promesse de l’envol est un bel exercice de style, comment utiliser au mieux 89 pages au petit format de 11×16,5 cm pour transmettre un maximum de connaissances sur l’aviation. Germain Chambost, du haut de son expérience de pilote militaire, puis de moniteur d’aéroclub, argue que le pilote est parfois, dans certaines phases du vol, dans un état de solitude qui lui permet une profonde introspection. Comme auteur, il se place dans une espèce d’autohypnose et nous entraîne dans les vagabondages de son esprit, devenant tour à tour philosophe, zoologue, géographe, historien des peuples et des techniques, se promenant entre le vol des oiseaux, le danger des câbles et des antennes, la laideur des éoliennes et les risques de panne carburant, errant du givrage et des cumulonimbus aux parachutes pyrotechniques et aux contraintes de l’espace aérien, sautant à volonté du coq à l’âne, ou en l’occurrence du cap à l’âme…
Si le format est donc plus près du « livre de poche-gousset » que du « livre de poche », sa densité le rend très riche, à défaut d’être très cher (8 €). C’est une promesse bien sympathique que nous a faite Germain Chambost avant de prendre, pour sa part, le dernier envol qui nous attendra tous un jour.
Jean-Noël Violette
89 pages, 11 x 16,5 cm, couverture souple
Jean-Noël Violette