Le roman de Mikael Ollivier n’est pas un roman aéronautique. La présence d’un roman policier à suspense dans l’Aérobibliothèque ne s’explique que par l’importance d’un des personnages du livre, pilote de Canadair de son état, au cœur d’une histoire de feu, de vengeance et d’amour qui lie avec bonheur l’ensemble des personnages de ce roman.
Rares sont les romans à s’être emparés d’un tel personnage, plus rare encore sont ceux qui sont parvenus à mélanger pure fiction et réalisme aéronautique. Ici, sur ce seul point aéronautique, les recherches documentaires de l’auteur sont sensibles, car tout sonne vrai, des explications données sur le fonctionnement de cet avion unique aux communications radio et au vocabulaire employé. Il y a nécessairement quelques arrangement avec la réalité — sinon, comment pourrait-il exister un seul roman, plus particulièrement dans la catégorie « polar » — mais l’ensemble est juste et réaliste. La cohérence de l’aspect aéronautique rejaillit sur la cohérence globale du roman et renforce le suspens ainsi que le plaisir de cette lecture de détente.
De plus, l’auteur, qui a déjà publié plusieurs romans dans la désormais célèbre collection « Spécial Suspens », laquelle célèbre ses 30 ans cette année, maîtrise le genre et son art puisqu’il est difficile de débusquer le coupable avant qu’il ne soit « vendu » explicitement à quelques pages du mot « Fin » ; autant de bons points aux yeux de ceux qui se sont lassés des rebondissement téléphonés et des « méchants » évidents d’autres œuvres d’auteurs moins talentueux.
Une bonne histoire, des personnages crédibles, un environnement technique maîtrisé ; aucun doute, nous avons là un bon polar que l’on peut conseiller sans restriction.
Frédéric Marsaly
416 pages, 22,5 x 14,5 cm, broché