En premier lieu, levons une ambiguïté. Contrairement à ce que le titre du livre le laisse entendre, il ne s’agit pas d’une thèse, ni d’un essai sur la FAé belge d’après-guerre. Il s’agit bien du récit personnel d’un pilote de chasse, plongé au cœur de cette époque charnière, et le sous-titre prend là toute son importance.
Entré dans la Faéb en 1946, Paul Debacker la quitte en 1970 après avoir été longtemps instructeur puis commandant d’escadrille, Commandant d’escadre et passé un certain temps en état-major. Ce qui lui permit de suivre l’évolution de sa force aérienne passant du Spitfire et du Harvard héritage du second conflit mondial au Meteor, puis au Hunter et au F-84F. Parcours impressionnant dont il nous raconte moult détails et péripéties.
Cette carrière coïncide particulièrement avec cette période de « reconstruction » et son témoignage éclaire les difficultés de cette transition.
On peut reprocher cependant à l’auteur quelques digressions inutiles et l’impression parfois que ce dernier prend son lectorat un peu de haut. En particulier lorsqu’il aborde la description des manœuvres de voltige et de combat aérien, il nous précise, à l’instar des messages d’avertissement télévisuels à destination des jeunes téléspectateurs, qu’il est important que les pilotes privés d’aujourd’hui ne cherchent pas à les imiter, c’est faire bien peu de cas de la conscience des aviateurs d’aujourd’hui…
Hormis ce léger reproche, ce témoignage éclaire d’une façon significative l’histoire récente d’une force aérienne malgré tout peu connue et apporte nombre d’importantes révélations sur les dessous de la guerre froide.
Frédéric Marsaly
204 pages, 24 x 15 cm, couverture souple