1935. Fraîchement sortie du lycée et brevetée à l’aéro-club, Natalia file à Himmelheim, siège du prestigieux championnat aérien quadriennal. Son but : retrouver son oncle, mécanicien aéronautique et ancien préparateur de l’avion de course d’un pilote légendaire de l’après-guerre. Elle espère en effet participer à son tour au championnat…
Pour son premier scénario, Chendi Xu associe aéronautique, écologie et jeune héroïne dans un mélange de conte et de quête initiatique. Le premier volume, essentiellement consacré à la mise en place des personnages, souffre d’une certaine naïveté générale. Le deuxième fait plus progresser l’intrigue et gagne un peu en maturité, sans pour autant tourner le dos à son public : l’histoire se destine clairement aux enfants et jeunes ados. Relations familiales, choc des générations et sexisme ambiant dominent largement les thèmes abordés, l’aéronautique étant avant tout un symbole de liberté – en vol, il n’y a plus de jeunes femmes qui tracent leur voie ou de vieux hommes habitués à rester entre eux, juste des pilotes.
Le dessin est logiquement bien plus maîtrisé, Chendi Xu étant avant tout illustratrice. L’esthétique délicate et faussement naïve tranche avec les canons de la bande dessinée aéronautique, mais l’évocation des Alpes (l’autrice vit en Suisse) fait preuve d’une élégance certaine, avec une économie de détails et une grande maîtrise de la couleur. La simplicité apparente n’empêche pas les proportions et les perspectives d’être très bien respectées et les personnages d’être reconnaissables et expressifs.
Les deux tomes parus à ce jour (quatre sont prévus au total) forment donc une ouverture agréable, malgré un scénario un peu simpliste et répétitif. De quoi faire un joli cadeau à un ou une enfant d’une dizaine d’années.
Franck Mée
64 pages, 24 × 32 cm, cartonné
© Éditions Paquet