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La Rose de Stalingrad

Valérie Benaïm & Jean-Claude Hallé

ouvrage épuisé

En juin 1941, à l’invasion du territoire soviétique par les troupes allemandes, l’impréparation de l’URSS était pour le moins préoccupante et la désorganisation ambiante n’augurait rien de bon. La grande popularité de l’aviatrice Marina Roskova, ainsi que ses relations personnelles avec Joseph Staline, lui permirent de faire aboutir son projet : la création au sein de la VVS d’unités de combat uniquement féminines. Trois unités furent créées en octobre 1941 : un régiment d’aviation de chasse, un autre d’attaque en piqué, et un troisième destiné au bombardement de nuit. Cela ne se fit pas sans peine : outre un règlement qu’il fallut se résoudre à oublier, les femmes pilotes ne furent généralement pas très bien accueillies dans un milieu jusqu’alors réservé aux hommes.

Parmi ces pilotes, quasiment des gamines, quelques-unes réussirent, par leurs qualités, à se tailler un palmarès non négligeable, et à forcer le respect de leurs homologues masculins (y compris ceux du Normandie-Niemen ayant escorté des Pe-2). Lidya Litvyak, qui avait à peine dix-neuf ans lors de l’attaque allemande contre l’URSS, sera créditée de douze victoires officielles à bord de son Yak-1. Son goût prononcé pour les fleurs dont elle couvrait volontiers les ailes de son appareil valut au « petit lys » (Lilya) le surnom de « Rose de Stalingrad ».

Présenté en tant que roman, cet ouvrage va bien au-delà de la fiction, avec un aspect documentaire très marqué. Tout laisse à penser que les auteurs se sont attachés à redonner vie à des personnages qui furent bien réels, et dans des situations qui n’ont rien d’imaginaire. À quelques licences d’auteur près, « La Rose de Stalingrad » se présente comme une histoire authentique à laquelle on a donné la forme du roman historique. S’il s’articule autour du personnage central de Lilya Litvak, le livre se montre également une évocation de l’URSS pendant la Grande Guerre Patriotique, et ce avec une indéniable justesse de ton qui doit davantage à une solide documentation qu’à la pure imagination.

Le sujet de l’aviation féminine soviétique est si rarement évoqué qu’il mérite qu’on s’y arrête, d’autant qu’il est traité ici de bien agréable manière : au-delà d’une agréable écriture, Valérie Benaïm et Jean-Claude Hallé ont fait preuve d’un souci documentaire manifeste : on en redemande.

Philippe Ballarini


464 pages, 15 x 24 cm, couverture souple
0,625 kg

En bref

Éditions Flammarion

ISBN : 2-08-068866-9

épuisé
23 €