Comment parler de cette profession tout en échappant aux clichés basés pour beaucoup sur l’image de marque et la machine à rêves que voulaient véhiculer les compagnies aériennes, souvent en contradiction avec les réalités du métier ? Par un texte finalement réaliste et (parfois) peu engageant sur les bénéfices d’un métier où la fatigue est masquée par le rideau des sourires, un peu à l’image des athlètes de la natation synchronisée où la douleur n’a pas lieu de transparaître et où il est interdit de perdre la cadence sous peine de réduire à néant les efforts de toute l’équipe.
Olivier Magnan démontre par des témoignages de diverses époques, entrecoupés de thèmes balayant le recrutement, la formation, le quotidien et son évolution face au transport de masse que tout ceci pèse sur la vie de famille et même l’esprit d’équipage lequel tend à disparaître suite aux mesures de sécurités du XXIe siècle. Mais cette histoire des débuts (dans les années 1930) jusqu’à nos jours s’appuie sur une iconographie qui, elle, s’arrête essentiellement au seuil de la dérégulation du transport aérien (les années 1980).
Et pourtant, on ne parvient pas à rejeter ce métier malgré la suite de déconvenues qu’il est susceptible de favoriser telle la délicate question des fins de carrière. Bizarrement, le bruit des moteurs -qui a dû assommer bien des personnels durant des décennies- n’est pas évoqué. Mais sa réduction a été compensée par l’accroissement du nombre de passagers ; dans les plus gros porteurs se sont parfois de petits « villages » avec tant de personnes que se multiplie la probabilité d’y trouver un individu odieux ou phobique ou malade … même s’ils restent fort rares.
Imagine-t-on un voyage aérien sans service, sans sourire ?
L’auteur, par un récit de fiction, achève son ouvrage par une démonstration dans sa foi en cette profession à nulle autre pareille.
144 pages, 23,7 x 28,8 cm, relié + jaquette
1,240 kg
Mention spéciale du Prix Guynemer 2017