Une collection BD telle que celle-ci sans Jean Mermoz, c’eût été une entrecôte bordelaise sans échalotes. C’est donc en toute logique que le « Grand » apparaît dans cette série qui avait commencé avec Guillaumet.
Cette fois encore, il ne s’agit pas de narrer une biographie intégrale mais, par des larges touches, de présenter des épisodes et des traits de caractère parmi les plus saillants du pilote qui disparut dans l’Atlantique sud en décembre 1936. L’histoire débute en mai 1930 ― Mermoz a 29 ans — à bord de l’hydravion à flotteurs Laté 28 « Comte-de-La-Vaux » de l’Aéropostale ; Mermoz, Dabry et Gimié se retrouvent dans le trop fameux « Pot-au-noir », étouffant (et dangereux) chaudron bouillonnant de nuages sombres et d’orages titanesques.
Cet épisode en rappelle un autre à Mermoz, et tout l’album sera rythmé d’allers-retours temporels entre l’Atlantique Sud de 1930 et le Sud marocain quatre années plus tôt, presque jour pour jour. En mai 1926, pendant la guerre du Rif, le Breguet XIV des Lignes Latécoère qu’il pilotait avait subi une panne irréparable sur place. La suite, ce fut la soif, l’errance dans le Sahara, la capture par les Maures. Au gré des pages est rapidement évoquée l’époque de misère de l’immédiat après-guerre de 14-18, où Mermoz pilota un Sopwith Camel pour un film de la Pathé-Cinéma.
Comme dans le tome précédent, consacré à Henri Guillaumet, les personnages sont bien campés, les avions réussis et les paysages somptueux. On appréciera l’alternance entre les pages ruisselantes d’un bleu sombre de l’Atlantique et la sécheresse de l’ocre du Sahara.
En tout cas, l’approche est pertinente autant qu’efficace. On se doute que, dans ces conditions, un autre volume de la collection sera ultérieurement dédié à Jean Mermoz.
Philippe Ballarini
48 pages, 23,4 x 32,5 cm, relié couverture rigide
0,620 kg
– Couleurs par Saito
– Les albums de la collection L’Aéropostale
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Soleil
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Soleil