Alors qu’il n’était qu’un modeste acteur de horse opera de série B, le seul film ambitieux dans lequel il avait joué le premier rôle s’étant traduit par un échec commercial, John Wayne assura à nouveau la vedette en 1932 dans le film « L’Aigle de la Mort » (The shadow of the Eagle), et cette fois-ci comme pilote d’avion et non pas de mustang …
Le héros (Craig Mac Coy) est pilote acrobatique dans un cirque ambulant à la situation financière aussi précaire que la santé de son directeur (Nathan Gregory), ancien aviateur de la Première Guerre mondiale, qui a été victime d’une trahison : on lui a dérobé son invention, un avion radiocommandé. Le voleur, ancien pilote lui aussi, et qui a de surcroît abattu un as de son escadrille (L’Aigle qui donne son nom au film), s’est infiltré chez un constructeur aéronautique. Trouver et démasquer le traître va bien évidemment être le fil conducteur de l’action, déclenchée par le voisinage fortuit entre le cirque et la firme d’aviation. Notre cow-boy — pardon, « pilote » — va bien sûr finir par y arriver, avec l’aide de ses collègues du cirque, et de la fille de son patron aussi intrépide que lui… et dont les beaux yeux ne sont bien sûr pas étrangers à sa motivation.
Au moment du tournage de The Shadow of the Eagle, John Wayne avait 25 ans.
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Lobster
Le film était à l’origine un feuilleton hebdomadaire en douze épisodes, lesquels qui mis bout à bout durent plus de trois heures et demie. On part donc pour un voyage presque long-courrier, mais dont l’essentiel se passe au sol : bagarres, coups de théâtre, cascades assurées par John Wayne lui-même, fausses pistes, confusion, courses poursuite… Tout le fonds de commerce de la série B, aujourd’hui encore utilisé pat Hollywood ! Mais il y a quand même quelques scènes d’aviation, dont l’une, emblématique, sera reprise maintes fois, jusque dans La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock. Quant à la carrière d’aviateur de John Wayne, elle se poursuivra immédiatement après dans une autre série, The Hurricane Express, produite par le même studio.
Les scènes où figure un avion ne sont pas très fréquentes dans The Shadow of the Eagle.
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Lobster
Est-ce un grand film ? Non, bien sûr. Il a été réalisé plus qu’à l’économie, le scénario s’essouffle souvent et se répète, et certains personnages se ressemblent tellement qu’on peut s’y perdre. Mais l’on passe malgré tout un bon moment, sans se prendre la tête. Un peu pour John Wayne, encore en devenir, car s’il est convaincant quand ça chauffe, il l’est moins dans les (longues) scènes où le jeu n’est pas centré sur lui. Quant à l’unique avion du film, un TravelAir, il joue son rôle sans broncher, il en a sans doute vu d’autres !
Jean Schreiber
Coffret 2 DVD Zone 2 (en français)
6 épisodes
Total : 3 h 46 minutes