Quand on est né à Saint-Laurent-de-la-Salanque, sur l’étang de Leucate, et que l’on est un tantinet curieux, on finit par se pencher sur l’histoire de l’hydrobase créée par Latécoère et 1924 pour y effectuer les premiers essais, essentiellement de ses hydravions à flotteurs. Et de fil en aiguille, on finit par accumuler des documents sur les hydravions Latécoère, puis sur ses appareils de tous types…
Ce sont essentiellement ces documents que Louis Bassères a souhaité partager dans cet ouvrage soigné. Il avait édité en 2016 un fascicule chez le même éditeur : L’épopée Latécoère et la base aéronavale* de Saint-Laurent-de-la-Salanque ; ce petit ouvrage en préfigurait un autre, plus conséquent. Louis Bassères étant un « cartophile » actif, il n’a pas manqué d’enrichir sa collection qui sert d’épine dorsale à cet ouvrage. Le titre Des avions aux hydravions : Latécoère, d’hier à aujourd’hui peut paraître légèrement trompeur. En effet, s’il est essentiellement question d’appareils de l’avionneur toulousain, l’auteur s’est offert quelques promenades sur le bord du chemin qu’il s’était tracé. C’est ainsi qu’outre les avions et hydravions Latécoère, on trouvera de-ci de-là — mais de façon anecdotique — du CAMS 53 et 56, du Potez 25 de l’Aéropostale*, sans parler des Sikorsky S-38, Catalina, Canadair CL-415 et autres hydravions actuels. Néanmoins, dans l’ensemble, Louis Bassères se tient à son sujet, et ce de façon chronologique. C’est ainsi que nous pouvons découvrir des clichés souvent rares, allant du modeste Laté 3 à l’hydravion à coque géant Laté 631, généralement dans une excellente qualité de reproduction, le papier choisi étant de très bonne qualité (papier couché satin). La plupart des textes sont brefs, ce qui amènerait à classer cet ouvrage dans les albums. Pour certains passages plus longs, Louis Bassères a fait appel à quelques « pointures » comme Jean Cuny, ou à des extraits de journaux d’époque (L’Indépendant). Outre d’intéressantes photographies d’époque, on trouvera ici quelques reproductions d’enveloppes, des profils signés Joseph de Joux ainsi que des affiches, soit anciennes soit contemporaines.
À 20 €, Des avions aux hydravions : Latécoère, d’hier à aujourd’hui est une bonne première approche iconographique des appareils de l’avionneur Latécoère.
Philippe Ballarini
108 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple
0,490 kg
* Le terme « base aéronavale » fait ordinairement référence à des bases militaires (BAN). Celui qui convient davantage ici (et qui était utilisé par Pierre-Georges Latécoère) est celui d’hydrobase.
* La Compagnie Générale Aéropostale (de Marcel Bouilloux-Laffont) et les Lignes Latécoère sont deux entités différentes.