Nous ne sommes pas tout à fait convaincus que la jeunesse post-2000 soit sensible au charme désuet des albums de la collection « Les voyages de Lefranc : L’aviation ». Peut-être ce style d’album subit-il le sort des moulins à vent du Secret de Maître Cornille qui cèdent le pas au modernisme des minoteries industrielles. Pour autant, à l’opposé des « juniors » qui pourraient préférer des images moins « datées », il existe un autre lectorat pour ces ouvrages qui, passés de mode, fleurent bon un certain passé : les « seniors » et autres « vétérans ». Ceux-ci trouveront ici des livres qu’ils auraient aimé recevoir dans leur enfance.
Désuétude charmeuse, certes. Plaisir de tourner des pages ornées de vignettes (en grande taille) qui ne manquent pas d’une certaine grâce « rétro », c’est vrai. Il n’empêche. Côté documentaire, cela tient la route. Si le principal attrait de cette collection réside a priori dans les illustrations, des doubles pages de texte détaillent avec minutie chacune des plus de soixante-dix vignettes.
La bonne idée a été de ne pas traiter la Grande Guerre en un seul album, mais de scinder le conflit en deux périodes, la première menant de 1914 à 1916 et celle-ci traitant des deux dernières années, 1917 et 1918. Cela permet de mesurer l’importante évolution du matériel pendant les cinq années qui, au début du XXe siècle, furent un embrasement quasi-planétaire.
Les voyages de Lefranc: l’aviation, que l’on aime ou que l’on en sourie, on peut difficilement y demeurer indifférent.
Philippe Ballarini
56 pages, 22,5 x 30,5 cm, couverture rigide.
– La collection « Les voyages de Lefranc : L’aviation »
NDLA : Ce troisième album de la collection, qui était prévue en neuf volumes, sera sans suite. C’est bien dommage, car elle aurait constitué une sorte de petite encyclopédie illustrée de l’aviation tout à fait digne d’intérêt.
Avec le Sanson-Moineau S.M.1, on est sorti des sentiers battus !
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Casterman