On connaissait surtout Vital Ferry en tant que spécialiste de l’aviation commerciale. Le voilà qui sort de son sujet de prédilection pour se pencher sur l’aviation de la Grande Guerre. Soyons nets : Vital Ferry n’a pas une réputation de fantaisiste et sa signature est une évidente référence ainsi qu’un un gage de sérieux.
Voyons ce qui se cache derrière cette élégante couverture due à Claudio Fernandez. C’est bien connu, les illustrations, photos et profils, revêtent une importance certaine chez l’éditeur Histoire & Collections , mais le texte revêt ici un intérêt majeur. Vital Ferry, à qui on a sans doute limité la longueur de son texte, va droit à l’essentiel, sans toutefois être abrupt. Le déroulé se fait de façon chronologique, et il est largement entrecoupé de hors-texte et de pages d’illustrations. Ces nombreuses intrusions, portant sur des points de détail ou des anecdotes, entrecoupent le texte, comme c’est de plus en plus de mise dans les publications modernes qui veulent se tourner vers un public élargi.
Les textes « historiques » sont construits sensiblement année par année, entrecoupés de « mini-chapitres » très abondamment illustrés où son présentés les appareils par constructeur. Comme c’est de mise chez cet éditeur, les pages de profils (signés André Jouineau) ne sont pas de reste, mettant un peu de couleur dans un ensemble qui, sans cela, serait demeuré monochrome.
Voilà donc un livre tonique et attrayant, parfait pour un premier contact avec l’aviation de la Première Guerre mondiale. Au sujet uniquement de l’aviation française s’entend, l’auteur se limitant à nos cocardes, de même qu’il ne prend en compte que les combats du ciel métropolitain, et encore, en excluant du champ de son étude l’Aéronautique navale et les dirigeables. On sait que la vulgarisation, noble et difficile exercice, ne peut être pratiquée avec succès que par des auteurs ayant une vaste connaissance de leur sujet et capable d’en extraire la « substantifique moëlle » : c’est le cas ici.
Voilà donc un livre destiné à ceux qui connaissent mal (ou pas du tout) l’histoire de l’aviation française de la Grande Guerre, un ouvrage d’initiation où l’attention sera sans cesse sollicitée. Le spécialiste y trouvera quelques imprécisions mineures, mais la couverture très attrayante tient ses promesses : dans ce mariage d’un auteur compétent et d’un éditeur privilégiant l’esthétique, le ramage se rapporte au plumage.
Philippe Ballarini
176 pages, 23 x 30 cm, couverture souple
0,852 kg