En un peu plus de cent-trente pages, ce court récit relate sous une forme à peine romancée le changement de dimension qui s’opéra au cours de l’été 1969 dans la lutte contre un fléau de l’agriculture : la grêle. Un ennemi si violent et radical que des productions entières sont parfois anéanties en quelques minutes, laissant dans les pires cas certaines familles démunies et dépossédées du fruit de mois, d’années de labeur et d’investissement.
Menant en parallèle la question technico-aéronautique et une histoire d’amour, l’auteur trouve ainsi le moyen d’exposer simplement et efficacement ces risques climatiques et les enjeux en découlant (bien qu’il passe quasiment sous silence les impacts sur le tourisme, tout autant exposé, et ce qui en découle au niveau des assurances et sur un plan économique élargi).
Par un récit centré sur une petite dizaine de personnages, dont le couple vedette tenant le rôle de Candide, appuyé par une poignée de cartes, photos et schémas, le principe d’un orage de grêle est présenté. Pas de chiffres superflus sur la fréquence, l’étendue ou autre considération qui échapperait au lecteur lambda par manque de comparaison avec l’ordinaire d’une pluie bienfaitrice.
La démarche d’une vulgarisation est assumée par les préfaces et postfaces ainsi que le témoignage du directeur de l’ACMG* et côté aéronautique, l’œuvre d’exposition simple et limpide n’empêche pas d’y inclure l’exposé d’un incident rare et fort heureusement remarquablement maîtrisé par le pilote. Un petit aparté évaluant les conséquences résultantes d’action moins décisives aurait été apprécié, afin de faire ressortir combien ce combat se jouait sur le fil du rasoir. Combat qui changea donc de nature dès cet été-là, puis à nouveau dix ans plus tard comme l’expose simplement Michel Kossa (mais plus succinctement).
Une intéressante lecture qui aurait pu faire la matière d’un article dans un magazine d’aviation. Mais étoffée par un bel hommage au mode de vie du Sud-ouest, voici la matière d’un livre à mettre entre toutes les mains et qui a ainsi les moyens « d’atteindre le grand public » et pas uniquement « les milieux intéressés », selon le vœu de l’écrivain. À l’heure des omniprésentes « applis » météo — qui ne changent quasiment rien à rien — et du regain de violence des phénomènes naturels, une agréable mise en perspective de ces années trop vite oubliées.
François Ribailly
* ACMG : Association Climatologique de la Moyenne Garonne et du Sud-ouest
– NDLA : Le livre a bien 158 pages, mais seulement 132 consacrées au récit + préface + postface + intro + historique ACMG.
145 pages, 15,3 x 24,2 cm, couverture souple
10 photos N&B, 1 carte, 3 schémas
0,252 kg