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Le Bloch 174 et ses dérivés

Jacques Moulin

Ouvrage épuisé

Entré en service juste à temps pour la grande tempête de l’été 1940, le Bloch 174 fut probablement l’appareil le plus abouti parmi ceux qui furent développés par Marcel Bloch… avant que celui-ci ne devienne Marcel Dassault. Généralement considéré comme le meilleur bimoteur français de la Seconde Guerre mondiale, celui qui fut la monture de Saint-Exupéry pendant la campagne de France n’eut guère de temps pour faire ses preuves et fut surtout utilisé par l’armée de l’Air pour des missions de reconnaissance.

Arrivés tardivement, souffrant des maladies de l’époque – problèmes de moteurs et d’approvisionnement en pièces de rechange – les MB 174, plus performants que les Potez 63, ne purent faire la démonstration de leurs qualités. La Marine hérita après la guerre d’un dérivé, les SO 175T, qu’elle utilisa jusque dans les années cinquante.

Lorsqu’on sait la répugnance qu’avait Marcel Dassault à se tourner vers le passé, et donc à s’encombrer d’archives, quand on a une idée du nombre d’archives qui ont été mises à mal ou dispersées, surtout du fait de la guerre, on imagine aisément l’ampleur de la tâche à laquelle s’est attelé l’auteur. De plus, qui connaît un tant soit peu Jacques Moulin n’ignore pas son souci quasi-immodéré du détail. Et des détails techniques, cet ouvrage en regorge à un point surprenant. Pas moins de quarante pages sont consacrées à la motorisation, à l’armement et à l’équipement ! Le Bloch 174 est vraiment passé au peigne fin. Tout y passe : appareils photo, collimateurs, postes de radio… Jusqu’au plomb d’antenne qui est détaillé ! Cette évocation de l’une des annexes donne la mesure du mode de travail de l’auteur, car bien entendu ce qui est du registre des origines, de la genèse et du développement du MB 174 et des ses dérivés SO 175, 176 et 177, est traité avec le même luxe de détails.

La partie consacrée à la carrière opérationnelle se montre, pour d’évidentes raisons, plus brève. Cette dernière se voit abordée unité par unité, en métropole et en AFN, et enrichie de nombreux témoignages et extraits de journaux de marche. Les Bloch 175T de la Marine font l’objet d’un chapitre, de même que les prototypes et projets non aboutis.

Comme nous le laissions entendre précédemment, les annexes sont plus que copieuses et contiennent, outre les études sur les équipements, de nombreux documents tels qu’ordre de bataille, listes des appareils et témoignages. Ainsi qu’il est de coutume dans la collection Profils Avions, l’ouvrage se clôt avec des plans au 1/72 (Iulian Robanescu) et plusieurs pages de profils (Andreï Jurgenson).

Compte tenu du fait que jusqu’à ce jour, les écrits sur ce bel avion étaient disparates, l’ouvrage de Jacques Moulin, qui s’est spécialisé dans l’étude des appareils de l’Entre-deux-guerres après la mort de son ami Pierre Leyvastre, est à prendre comme du bon pain, d’autant plus qu’il fourmille d’indications inédites.

Philippe Ballarini


240 pages, format 21 x 29,7 cm, couverture cartonnée, plus de 200 photos
– Collection Profils Avions N°11
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ISBN 2-914017-34-0

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