Nous avons connu le Général Salini dans le registre des mémoires et de l’humour réunis, en appréciant également les deux domaines. Le revoici nous présentant une autre facette, celle du technicien de haut niveau qui constate que, si de nombreux ouvrages nous ont raconté ce qu’était le ressenti des combats aériens du temps des avions à hélices, aucun n’est rentré dans le domaine technique, en expliquant où et comment se placer dans de multiples situations de combats : air-air, air-sol, bombardement, etc.
De peur que cet art déjà ancien ne se perdre, il nous propose un manuel qui explique tout cela, sur la base des figures que peut décrire un avion en vol et de la composition des différents types de patrouille. À cela s’ajoutent quelques anecdotes et exemples tirés de l’histoire des conflits aériens, souvent comme un hommage à nos grands anciens, les Chevaliers du Ciel. Enfin, dans une dernière partie, l’auteur nous présente d’autres cas guerriers, la plupart non aériens, sur lesquels on sent qu’il a beaucoup réfléchi quant aux petits détails qui ont fait réussir ou échouer l’entreprise : manque de volonté combattante, intendance qui ne suit pas, mauvaise communication, etc.
Même si ce n’est pas le sujet ici, on n’est pas là pour rigoler, on sent une fois de plus l’humour de Jean-Paul Salini poindre, de-ci, de-là, et c’est toujours un plaisir. Mais chassez le naturel, il revient à Mach 0,82 ! À titre d’exemple, à un moment, il n’hésite pas à nous prévenir que son prochain chapitre est très certainement soporifique…
Outre plusieurs schémas techniques qui servent à illustrer le discours de notre professeur de guerre aérienne, le livre comprend un cahier intérieur avec les fiches de huit avions qu’a particulièrement appréciés le pilote de chasse Salini, présentant pour chacun une illustration infographique (créditée John Dibbs/DR) et un petit texte de l’auteur en commentaire.
Plus surprenant est la place occupée sur la couverture par l’annonce d’une préface du Général Philippe Lavigne, Chef d’état-major de l’Armée de l’Air. C’est évidemment un bonus, mais cela paraît disproportionné.
Comme souvent chez l’éditeur JPO, il y a plusieurs pages de publicité en fin d’ouvrage. Le chiffre de 175 pages que nous donnons est celui correspondant réellement au sujet.
Une lecture intéressante.
Jean-Noël Violette
175 pages, 15,5 x 24cm, broché, couverture souple,
0,300 kg