Concurrent de Latécoère, un industriel français transporte du courrier entre Casablanca et Dakar. L’ambiance n’est pas au beau fixe : ses pilotes, anciens chasseurs, emportent avec eux rancunes et fantômes de la Première Guerre mondiale, une vague de sabotages touche la concurrence, et la survie de l’entreprise dépend des subventions de la France et du soutien du prince du Maroc…
Après un premier volume mêlant politique et action, c’est dans un roman d’espionnage que nous entraîne Pascal Davoz. Le récit est toujours rythmé et équilibré, mais il met un peu de côté les traumatismes de la « Der des der » au profit de trahisons, de manigances et d’informateurs secrets. Ce changement de ton s’accompagne d’une paire de rebondissements un peu faciles et dans l’ensemble, ce tome 2 semble plus « adolescent » que le premier volume.
L’infiltration façon ninja, grande nouveauté de ce tome, qui délaisse un peu la politique pour l’espionnage.
Sur le plan graphique, le trait semi-réaliste et la mise en page dynamique de Philippe Tarral garantissent toujours une lecture agréable. En revanche, il faut là aussi noter une petite rupture de continuité : la mise en couleurs de Fabien Alquier donne une allure différente, souvent plus sombre, que celle de Véronique Gourdin du tome précédent.
Dans l’ensemble, Le courrier de Casablanca s’installe donc dans les ouvrages jeunesse de bon niveau, avec des aspects suffisamment adultes pour séduire un public un peu plus mûr, et les deux actes bien séparés évitent toute monotonie en fournissant deux tonalités bien différentes. Il est cependant à craindre que certains regrettent justement ce manque de continuité.
Franck Mée
48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
– Les albums de la série Le courrier de Casablanca
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
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