Voilà donc le tome 3 du Faucon du désert, après deux volumes marqués par un dessin réaliste réussi et un scénario rocambolesque plus proche de la parodie que du récit historique.
Comme prévu, ce troisième épisode présente son lot d’invraisemblances — l’auteur lui-même note qu’une interception d’un avion allemand en 1942 par des MS.406 suisses est historiquement irréaliste ; pour notre part, nous remarquerons qu’une femme qui n’a jamais piloté un avion vole sans difficulté de la Tunisie à Malte en Hurricane, que pas un seul des militaires anglais en poste à Malte ne fait la différence entre une Tunisienne et une Polonaise, que tout le monde parle indifféremment anglais, italien ou allemand sans jamais être trahi ne serait-ce que par son accent, qu’en pleine guerre on laisse tout le temps aux infirmières pour fricoter avec les pilotes, que tous les Allemands sont anti-nazis et dégoûtés par les camps de concentration, ou encore qu’un pilote de Spitfire qui abat un de ses équipiers a jusqu’au lendemain pour préparer sa fuite… dans un Walrus piloté par un Italien. Logique.
Bref, le dessin est toujours seul pour sauver le récit, Franz Zumstein confirmant son joli coup de pinceau avec des ombrages plus marqués et des ambiances graphiques plus variées que dans les précédents tomes. Quant à savoir si un beau dessin peut sauver un scénario aussi crédible que chez Jean Barbaud, mais pas aussi amusant, ça sera au lecteur de se faire son idée…
Franck Mée
48 pages, 24 x 32 cm, couverture cartonnée
– Tome 1 : Martuba Airfield
– Tome 2 : Hal far
– Tome 3 : Bergün
– Tome 4 : Saqqara
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Delcourt
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© Éditions Delcourt