La recherche historique peut parfois ressembler à une forme d’archéologie administrative. Le pauvre chercheur, perdu dans les archives, ressent souvent les affres du chevalier solitaire dans sa longue quête, sans le côté épique et aventureux. Le Service Historique de la Défense, Département de l’armée de l’Air, a décidé de tendre une main secourable aux valeureux historiens en publiant de véritables « cartes au trésor » des archives, à savoir des répertoires numériques détaillés qui pourront le guider dans les sombres cryptes de son périple. Le répertoire intitulé Le général d’armée aérienne Martial Valin, comme son titre l’indique présente les cotes et le descriptif de toutes les pièces du fonds d’archives conservées par l’ancien chef des FAFL dans son bureau de la Cité de l’Air jusqu’à son décès en 1980.
Martial Valin rencontra l’histoire en devenant le chef légendaire des aviateurs Français Libres en 1940, puis chef d’état-major général de l’Armée de l’air en 1944 et enfin le seul officier général de l’armée de l’Air à être maintenu sans limite d’âge dans la carrière militaire. Ancien officier de cavalerie durant la Grande Guerre et la guerre du Rif , il intégra l’aviation en 1926 et devint l’une des figures les plus influentes de l’histoire de l’armée de l’Air. Son rôle dans la mise sur pied des FAFL, dans la création sur le front de l’Est du Normandie-Niemen, et par la suite dans les plus hautes fonctions de l’armée de l’Air, lui a permis de marquer durablement l’institution. Son influence se fait sentir jusqu’à aujourd’hui par la décision qu’il prit de faire attribuer aux unités aériennes de la France Libre des noms de provinces françaises.
Méthodique et ordonné, l’homme que beaucoup auraient voulu voir devenir le premier Maréchal de France de l’Air a conservé ses archives personnelles de façon très rigoureuse, et ce dernier héritage permet aux générations qui le suivent de faire perdurer sa mémoire et le souvenir de son action.
Le répertoire est composé de deux parties : les sources écrites et la collection photographique, et il contient un certain nombre d’outils de recherche comme une table des sigles, une table de concordance ou encore un index alphabétique des lieux et des personnes. Indispensable pour tout chercheur qui travaille sur la période de 1940 à 1944, ce répertoire sera aussi utile pour la période, moins connue, de l’après-guerre où le général Valin continua à exercer une influence certaine.
Timothy Larribau
162 x 238 mm, 104 pages, couverture souple