Le grand duc [2]

Automne 1944. Le IIIe Reich subit sa descente aux enfers : les troupes soviétiques lancent leur mortel élan vers l’Allemagne. La Luftwaffe n’a plus la maîtrise du ciel : la plupart de ses Experten sont morts* et les « bleus » ne font pas le poids : le « réservoir » de pilotes s’est tari. Lilya Litvasky n’en est plus à se faire traiter de « guenon volante » par le colonel du 585e régiment de chasse. Quant à Wulf, il traverse une période difficile à bien des égards.

L’action a changé d’époque, elle a donc changé de lieu. Le front de l’Est a désormais quitté la Russie pour la Prusse orientale. Aux épisodes guerriers se mêlent à nouveau quelques intrigues amoureuses ou politiques qui mettent parfois en danger les deux principaux personnages, l’Oberleutnant Adolf Wulf et Lilya Litvasky. Une femme humiliée ou un homme offensé se muent très vite en ennemis ; et en temps de guerre, un ennemi devient vite mortel, y compris s’il est du même camp ! Cette fois, les rencontres entre Wulf et Lilya Litvasky se multiplient et sont plus proches… pas nécessairement pour le plus grand bonheur de l’un ou de l’autre.

L’aventure est toujours aussi palpitante que dans le premier volume. Il n’y a rien qui cloche dans ce scénario aux multiples rebondissements, et qui laisse la part belle à l’aviation. Cette histoire, farcie de péripétie et de combats aériens, permet une fois de plus à Romain Hugault de laisser libre cours à son penchant marqué pour les avions. Le He 219 de Wulf est toujours là, de même que les La-5 FN ou les Bf 109G, mais on voit apparaître dans cet album des Hs 129, DB-7, Fi 156, Airacobra, Fw 190D, Si 204…

L’effort documentaire, tant de la part de Yann, le scénariste, que de celle de Romain Hugault, le dessinateur-coloriste, est remarquable. Il donne de l’épaisseur au sujet, renforçant sa crédibilité. Le scénario n’est pas qu’un prétexte pour que Romain Hugault fasse une démonstration de son talent : il a son existence propre et il est solidement construit. Le lecteur amateur d’aviation ne pourra que piaffer à cette lecture, au même titre que le passionné d’aventures en bandes dessinées. Un pur régal !

Philippe Ballarini

48 pages, 23 x 31,5 cm, relié couverture cartonnée

* Les pilotes de la Luftwaffe n’effectuaient pas de « tour d’opération » : ils combattaient jusqu’à la fin de la guerre… ou jusqu’à la mort.

– Les albums de la série Le grand duc

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

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