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Le Guide du Pilote du Robin DR400

Voici un petit livre bien agréable, consacré à un incontournable de nos terrains d’aviation, le DR400 de chez Robin.
L’ouvrage s’ouvre sur une touchante préface de Christophe Robin, puis sur un historique assez détaillé de la saga Jodel-Robin, auquel a contribué Christian Ravel. Certains détails du cadre historique sont un peu hors-sujet, mais c’est passionnant (1)(2).

On découvre ainsi la famille entière. Que dis-je, la famille ? La tribu : Jodel-Robin F-PIER, DR.100 et dérivés 105, 1050, 1051, DR.200 et dérivés 250, 220, 221, 253, DR.300 et dérivés 340, 315, 360, 380, 330 Acrobat, 300-108, 300-180R, et tous leurs petits noms de courses gagnées ou de têtes couronnées (3), avant d’arriver aux années « DR.400 » (4).

Outre celui de Christian Ravel sur le contexte historique, on trouve des témoignages de Bernard Megueulle, Thérèse et Christophe Robin, etc. Des anecdotes illustrent également le récit, ainsi que des recueils d’expérience (Rex) et enquêtes du BEA, la plupart de ces dernières étant accessibles par des QR-codes.

L’ouvrage est abondamment illustré (5), en couleur la plupart du temps. Etrangement, on n’y trouve pas de plan 3-vues, c’est dommage.

Les explications techniques des auteurs, Jean-Luc Forêt et Bastien Kalkbrenner, sont nombreuses et claires, pas tout à fait exhaustives (6) mais avec peu d’erreurs (7). On aurait pu trouver à la fin du livre un aperçu des appareils dérivés du DR.400, comme les Océanair.

Globalement, c’est un excellent petit livre, à conseiller aux pilotes de cette famille d’avion, pour en savoir plus sur leurs montures, et à tous ceux qui ont usé à bord des Robin leurs fonds de culotte comme élève, comme pilote ou comme instructeur. Les témoignages d’une petite dizaine d’entre eux, auteurs par ailleurs chez Cépaduès, sont d’ailleurs recueillis en fin d’ouvrage. Finir sur celui de Serge Boichot était une bonne idée. On garde ainsi au cœur une petite pincée de nostalgie en refermant le livre.

Personnellement, j’ai connu peu de Robin métalliques (les HR.xxx), mais beaucoup de ces DR. C’est normal, on se souvient surtout chez Robin des bois…

Jean-Noël Violette

Notes :
1) L’explication de la page 15 est toutefois un peu confuse. Il n’est pas certain qu’un lecteur néophyte comprenne bien que le Bébé Jodel est le monoplace D.9 et non pas le biplace D.11/D.112.

2) La page 16 présente un anachronisme : en 1953, les qualifications d’instructeurs ne s’obtenaient pas « à l’ENAC » mais dans les centres nationaux du service de l’aviation légère et sportive. L’erreur vient du fait que, de nos jours, ces centres nationaux ont été rattachés à l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile.

3) Sicile, Petit-Prince, Dauphin, Régent, etc.

4) Jodel-Robin F-PIER : le chaînon-manquant, un inconnu pour moi, merci ! Je ne connaissais pas non plus le DR.300-Acrobat, ni l’explication du 3 dans la désignation du DR.253, j’ai apprécié.

5) Une de ces illustrations, page 33 est simplement légendée « archives famille Robin. » C’est dommage, car c’est un dessin du célèbre journaliste et auteur Jacques Noetinger. On y reconnaît sa patte… et sa signature. De même, la photo de la page 48 sobrement expliquée « … appartenant au CVVE » aurait pu être mieux située en précisant « …au Centre Vélivole du Val de l’Eure à Bailleau. »

6) Comme les soucis de collage de longeron sont évoqués en début d’ouvrage, il aurait été bien d’expliquer le côté technique de la chose parmi les nombreux sujets techniques sur lesquels les auteurs se sont penchés. On ne trouve rien non plus sur les pots d’échappement (les travaux sur les pots et silencieux Chabord par exemple) ni sur la présence, sur certains appareils, d’un « apex » de bord d’attaque qui modifie la forme de l’aile à l’emplanture. Une explication sur le fonctionnement du crochet de remorquage des 180R et de sa commande de largage aurait pu être ajoutée.

7) Citons, page 58 « Les deux parties (de l’aile) externes, trapézoïdales, comportent un dièdre et une flèche pour augmenter la stabilité en roulis et en lacet. » Non, si le dièdre des extrémités d’ailes des Jodel et Robin est bien caractéristique, ces éléments ne présentent pas de flèche. C’est la forme en trapèze qui donne au bord d’attaque un angle vers l’arrière, et au bord de fuite un angle vers l’avant.

En bref
ISBN 9782383951759 149 pages 16×24 cm, broché, couverture souple, nombreuses illustrations en couleur, QR-codes 25€