Quel bel exemple de réactivité !
Puis nous répertorions les points remarquables, et notions quelques aspects pour lesquels une petite amélioration aurait été souhaitée. Il serait prétentieux d’imaginer en avoir été ainsi à la base, tout au plus avons-nous du faire partie d’un ensemble de recenseurs et de lecteurs qui ont du exprimer les mêmes souhaits. Toujours est-il que l’éditeur Cépaduès nous propose déjà, dix mois plus tard, une deuxième édition remaniée qui répond exactement, point par point, à nos remarques.
Nous indiquions que le livre s’ouvrait sur une petite histoire de ces machines, sans que ce soit pour autant un livre d’histoire. Séduits par cette introduction qui ne faisait alors que deux pages, bien agréable car ne restant pas sur les sentiers battus d’Annonay et de Paris au XVIIIe siècle, sachant nous parler un peu du XIXe pendant lequel l’exubérance des ballons à gaz masqua quelques ballons à air chaud pas totalement oubliés, et abordant également la renaissance sportive de l’activité au XXe, nous aurions aimé en savoir davantage, tout en reconnaissant que ce n’était pas l’objet de l’ouvrage. Voilà nos vœux exaucés, et cette partie historique comprend désormais six pages, pour notre plus grand plaisir.
Nous regrettions aussi que, contrairement à ses grands frères consacrés chez Cépaduès au vol à voile, au vol moteur et à l’ULM, ce guide ne traite pas les habituels cours fondamentaux de météorologie, de circulation aérienne et de mécanique du vol qui auraient pu lui faire prétendre au titre de manuel de pilotage complet.
Ce n’est plus le cas pour bien des aspects : on trouve désormais des paragraphes sur les brevets et licences, le stress du pilote, le vol de nuit, l’âge des passagers et l’emport des enfants, l’alphabet aéronautique, l’altimétrie (2 pages), le survol des lignes électriques, les compétitions (3 pages) ou les records (5 pages). On trouve aussi des paragraphes renforcés, sur le vol en montagne ou le vol sur le littoral, et sur les fuites de gaz au sol et en vol. Deux chapitres additionnels viennent même s’intercaler en milieu d’ouvrage, un sur la météorologie et un sur l’exploitation d’une montgolfière en transport aérien public. Attention, pour un enseignant qui voudrait proposer à ses élèves de se reporter au « chapitre 10 » ou au « chapitre 12, la numérotation des chapitres est ainsi décalée entre les deux éditions.
Un grand regret, il y a un an, était le décalage entre les illustrations et le texte. Cela a été complètement revu, on trouve désormais bien plus de photos, et elles sont placées de façon pertinente. Au point de vue de la clarté, la mise en page a été également retravaillée, et les têtes de chapitres et de paragraphes sont maintenant mises en valeur par le choix de caractères gras.
Tout cela fait que le livret initial a utilement gagné en embonpoint, passant de 154 à 236 pages. Un seul tableau pâtit de cette nouvelle mise en page : celui sur les « Dimensions et masses des enveloppes Kubicek », qui se trouve désormais coupé entre deux pages, mais c’est un moindre mal.
L’ensemble est toujours traité de manière très personnelle, avec même pour ce qui est des incidents de vol quelques anecdotes vécues par l’auteur lui-même, et quantité de judicieux conseils.
Mais désormais, vous allez pouvoir hésiter en rangeant cet ouvrage dans votre bibliothèque ; Non seulement il ne dépareillera pas un rayon consacré aux plus légers que l’air, mais en plus il a gagné sa place sur celui des « vrais » guides de pilotage.
Jean-Noël Violette
236 pages, 15,5 x 21,7 cm, couverture souple
0,560 kg