Le 23 août 1954, le C-130 Hercules effectue son premier vol à Burbank. 70 ans après, 2500 appareils ont été produits et 75 forces aériennes en ont été équipées, l’utilisant sur tous les continents, des glaces des pôles aux déserts les plus inhospitaliers, en passant par toutes les latitudes équatoriales. Cette monographie ambitieuse en six volumes et en français, tombe donc à pic pour retracer ce riche passé, mais aussi faire le point sur les Hercules qui volent encore dans le monde. Ce premier volume fait le tour de l’Europe en 15 forces aériennes et donne pour chacune la liste exhaustive des appareils utilisés (y compris ceux déjà retirés), les unités et les bases, le tout replacé dans un contexte historique et opérationnel. Auparavant et en introduction, la genèse industrielle du C-130 est retracée et chaque version est décrite dans le détail. Enfin, des encarts éclairent le lecteur sur les acteurs industriels qui soutiennent les utilisateurs militaires, tels la SOGERMA en France, l’OGMA au Portugal, Marshall Aerospace au Royaume-Uni et Hellenic Aerospace Industry en Grèce.
On peut croire qu’on connaissait déjà bien cet habitué des tarmacs européens, mais on en apprend finalement beaucoup dans tous les domaines … rares sont ceux qui savent, notamment, que la France a failli produire le C-130 sous licence, qu’une version hydravion a été envisagée il y a peu pour les forces spéciales ou encore, que la RAF a reçu pas moins de 91 appareils entre 1967 et 2000 ! L’iconographie est riche et bien reproduite, souvent issue des collections du regretté Jacques Guillem, et de bonne dimensions avec nombre de photos de 18 x 11 cm. On aurait peut-être aimé que chaque force aérienne soit également illustrée par un ou deux profils, mais la priorité a été donnée à l’image. Toujours côté iconographie, tous les insignes d’unités utilisatrices sont également présents et de courtes notices décrivent camouflages et marques visibles sur les appareils.
Enfin, on note au passage le soin apporté aux légendes des images, dont la plupart apporte des informations non négligeables. Xavier Capy est un vieux routier des monographies et articles aéronautiques, son ouvrage sur le Noratlas (récemment réédité en Ebook) fera toujours référence, et ses écrits dans le Trait d’Union font autorité sur des sujets souvent peu courus. La mise en page est aérée, claire et met bien en valeur textes et illustrations. Avec ce premier volume et certainement avec ceux qui vont suivre, il parvient à donner une vision à la fois spotter et historique de cet aéronef majeur de l’histoire de l’aviation. Nul doute que nombre de fanas y trouveront leur compte, du maquettiste à l’historien, de l’amateur de détails techniques à celui de belles images aéronautiques. Pour ne rien gâcher à l’affaire, chaque chapitre se lit agréablement, l’auteur évitant l’aridité et la monotonie de certains écrits de ce type, en fait peu ou pas rédigés.
C’est donc une acquisition qui, dans quelques années, représentera une belle somme (environ 300 euros pour les 6 volumes), mais constituera la première monographie complète du Hercules, en langue française. Sans oublier que chaque volume se suffira à lui-même et que tout un chacun pourra aussi, ne se procurer que certains d’entre eux, au gré de ses centres d’intérêt . Enfin, pour ceux qui ont décidé de réduire le volume de leur bibliothèque et de faire quelques économies, l’ouvrage est téléchargeable en Ebook, à un prix nettement réduit.
Bernard Palmieri
– 190 pages, couverture souple ou rigide
– 21,5 x 30 cm
– 1040 g (couverture rigide, papier 130 g).