Michel Rétif, « L’intelligence de la grosse main » comme le surnommait Turcat, est le dernier des quatre membres d’équipage du premier vol de Concorde. Si sa carrière pourrait de prime abord apparaître comme linéaire, puisqu’il n’a jamais changé de société, est en fait passionnante car c’est la société qui a changé tout autour de lui en le bringuebalant d’un site à un autre, d’un monde préparant la guerre à un monde réinventant la paix.
Embauché peu après la nationalisation de Marcel Bloch en 1938, il a travaillé sous sa direction au sein de la SNCASO sur des avions qui portaient encore son nom. Fuyant Villacoublay pour Bricy, puis Toulouse et Châteauroux, il rejoint ensuite Cannes qui fabrique des purs produits « SO », puis Marignane qui les teste. Après une interruption de quelques mois, il retrouve à nouveau la SNCASO à Bordeaux, puis à Bricy, base qui met au point les prototypes de la renaissance aéronautique française. Après les SO-30, 3050, 6000, M1, M2, 4000, 161, Rétif passe à Villaroche, au milieu des moteurs à réaction de nouvelle génération.
L’Epner lui permet d’officialiser son rôle de mécanicien navigant d’essais afin de participer à la mise au point d’avions les plus prestigieux de leur temps que sont Caravelle, puis enfin de Concorde.
Quelle histoire passionnante que de suivre la carrière de ce mécanicien apprécié par les plus grands noms de l’Aviation française. C’est aussi une occasion de voir un point de vue différent de ceux plus couramment relatés par les pilotes ou même les bureaux d’études.
Malgré les nombreux détails et les anecdotes, on en redemande. Quel plaisir original de lire ce témoignage vécu au cœur de l’histoire, à travers cet ouvrage trop vite dévoré !
Ph. Ricco
168 pages, 15,5 cm × 24 cm, broché, couverture souple. 0,300 kg