Ouvrage épuisé
Le 7 septembre 1998, l’équipage de L’Horizon remonte dans son chalut, à proximité de Riou, au large de Marseille, une gourmette d’argent noirci portant l’inscription
Antoine de Saint-Exupéry-Consuelo
c/o Reynal and Hitchcock
386, 4th Ave, N. Y. C.
Bien inspiré, Jean-Claude Bianco, le patron-pêcheur, se rend chez Henri-Germain Delauze, patron de la Comex, la célèbre entreprise de travaux sous-marins. Ce qu’au mépris de toute probabilité les filets de L’Horizon ont arraché aux fonds méditerranéens, ce n’est rien d’autre que la gourmette d’Antoine de Saint-Exupéry. Mieux encore ! Cette découverte va en permettre une autre : celle de l’appareil de « Tonio ».
Ce qui pourrait débuter comme une sorte de conte de fées pour Jean-Claude Bianco va virer au cauchemar. Cette découverte n’arrange pas tout le monde ; cela grince en particulier du côté de ceux qui affirment que Saint-Exupéry s’est écrasé ailleurs et qui s’en sont fait une religion prosélyte. La presse et la télévision s’en mêlent… et s’emmêlent. Loin de lui manifester de la reconnaissance, la famille d’Agay, ayant-droits d’Antoine de Saint-Exupéry, se montre hostile…
Quelle aventure pour Jean-Claude Bianco, mais aussi Henri-Germain-Delauze, Philippe Castellano, Pierre Becker, Françoise Bastide et Luc Vanrell ! L’avion sera retrouvé, mais à quel prix pour le patron de L’Horizon ? Que n’aura-t-on pas dit, écrit, murmuré, diffusé sur son compte ? Pensez ! Cette bande de Marseillais ! Des galéjeurs, des faussaires, des nécrophages, des charlatans !
Il faudra plusieurs années pour que soit restauré l’honneur de celui qui avait eut le « malheur » de retrouver, par le plus grand des hasards, la gourmette de Saint-Exupéry, exposée désormais au Musée de l’Air et de l’Espace.
Ce récit pourrait n’être que celui d’une chasse au trésor ou un règlement de comptes émanant d’un homme blessé : c’est d’abord et avant tout celui de rencontres. Rencontres avec l’écrivain et le pilote, avec d’autres hommes de cœur, mais aussi avec les épreuves que réservent d’autres hommes. Avec la collaboration de Philippe Cousin, Jean-Claude Bianco signe un ouvrage-témoignage qui se dévore comme un roman. La plume est alerte, la faconde n’est pas absente, la sensibilité encore moins. On est à bord de L’Horizon, du Minibex, au tribunal de Draguignan… mais toujours en compagnie d’Antoine de Saint-Exupéry qui demeure le fil conducteur et heureusement n’est jamais très loin.
Philippe Ballarini
320 pages, format 140 x 205 mm, couverture souple
cahier photos 8 pages
– Préface de Patrick Poivre d’Arvor