C’est un petit trajet, à peine 150 km, mais il relie les banques zurichoises aux militaires de Stuttgart. Ceux-ci, en plein inventaire des biens des Juifs récemment déportés, trouvent celles-là très utiles pour mettre à gauche quelques richesses. Mais ils doivent opérer secrètement afin que leur hiérarchie ignore ces détournements. Richard, pilote suisse, se voit donc proposer de transporter des officiers nazis et leurs valises, ce qui lui permet de payer le crédit de son Caudron Goéland. Mais il a une autre idée : puisque cette activité lui permet de franchir la frontière sans être inquiété, s’il en profitait pour évacuer des enfants de déportés ?
Sur ce point de départ, Pierre-Paul Verelst construit un scénario assez classique : des héros, des dangers, des rebondissements, des tragédies intermédiaires et un dénouement en demi-teinte, ni exagérément heureux, ni totalement noir. C’est sérieux et bien mené, même si l’on peut regretter certains passages un peu poussés — en particulier les problèmes du premier vol, trop nombreux pour être crédibles.
Les complots nocturnes, un bel exercice de clarté pour un dessinateur et un coloriste efficaces.
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Place du Sablon
Le dessin de Brice Bingono et la palette de Tony Sandoval s’accordent bien au récit : le trait est semi-réaliste, classique et relativement anguleux, malgré quelques cases d’inspiration plus belge, et la mise en couleurs d’une sobriété de bon aloi rend l’ouvrage très lisible.
L’ensemble est donc classique, efficacement conté et dessiné ; sans bouleverser le lecteur lambda, c’est un récit honnête et généreux qui trouvera sans peine sa place dans les bibliothèques des passionnés
Franck Mée
96 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
1,000 kg
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet