Le pilote à l’edelweiss [1/3]

La Grande Guerre. Les aviateurs sont des privilégiés qui, s’ils risquent leur vie autant que les « poilus », ils ne vivent pas dans la boue et la vermine, ce que nous rappellent les premières images de ce pilote à l’edelweiss. Les destins d’Alphonse et d’Henri Castillac, deux frères aviateurs complices mais de caractère fort différent se côtoient et se mêlent sur fond d’escadrille des Cigognes, de combats meurtriers, de romance amoureuse, de fêtes canaille où le champagne coule à flots et où les filles ne sont pas farouches… Un personnage, aussi dangereux qu’énigmatique, pèse de tout son poids sur la destinée des aviateurs qu’il rencontre : le pilote d’un Albatros orné d’un edelweiss. Vous n’en saurez pas davantage : pas question de déflorer l’histoire.

Le dessin de Romain Hugault est toujours aussi convaincant dans le moindre détail, jusque dans le choix des cadrages. Champion pour les appareils et combats aériens, il excelle également, et c’est bien connu, dans la représentation de créatures du beau sexe… dont on croit comprendre qu’il les aime plutôt dotées d’opulentes poitrines. Et puis, un album de Romain Hugault sans fille pulpeuse, cela ferait bizarre.

La bande dessinée actuelle et le cinéma ont en commun bien des effets, comme l’ellipse et le flash-back; ces procédés, s’ils ont l’intérêt de rythmer la narration, peuvent nuire à sa compréhension. C’est un peu ce qui se passe dans ce tome 1 qui laisse l’impression que le cadre strict des 46 planches a laissé trop peu d’espace à Yann et Hugault. Ce qui est certain, c’est qu’à coups d’ellipses, de flash-back et de manque de repères temporels, le lecteur est parfois amené à faire machine arrière dans sa lecture pour être certain d’avoir compris le déroulement de l’intrigue. Et si tout cela était fait pour nous faire haleter en attendant le tome 2 ?

Philippe Ballarini

48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée

Les albums de la série Le pilote à l’edelweiss

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

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