Valentine, le tome 1 de cette trilogie s’était avéré un peu déroutant : d’une compréhension qui n’allait pas de soi, il manquait un peu de limpidité. On pouvait néanmoins percevoir que Yann, le scénariste, ménageait ses effets et laissait volontairement le lecteur dans une certaine perplexité. Sidonie, le deuxième volet, nous livre quelques clés qui éclairent ce qui avait été laissé dans l’ombre dans le premier tome… sans néanmoins tout nous révéler et nous laissant à la dernière page baigner dans une nouvelle interrogation.
Ce tome 2 s’ouvre sur la boue des tranchées, une patrouille de l’escadrille des Cigognes et un défi lancé par le fameux « pilote à l’edelweiss ». Il lèvera le voile sur certains points mystérieux du volume précédent… mais laissera en suspens un autre mystère. Il est perceptible que tout s’éclaircira bientôt ; de toute manière, cette histoire est répartie sur trois tomes et tout se dénouera (en bien ou en mal ?) dans le volume suivant qui devrait logiquement s’intituler « Walburga ».
Le scénario au rythme et à l’architecture cinématographiques trouve son écho dans une traitement de l’image tout aussi inspiré du cinéma : après le magistral Grand duc, le tandem Yann-Hugault est décidément une réussite. Romain Hugault n’aura pas hanté en vain le MAE* et s’est visiblement documenté sur la Grande Guerre : par exemple, l’épisode du « Spad-canon » est fort bien traité. Un bon point également pour Yann qui joue admirablement de la psychologie des différents « acteurs » de cette fresque qui aurait assurément pu faire un bon film. La variété des lieux, les contrastes de lumières entre ciel de pluie et ciel radieux, les alternances entre les combats et les moments plus paisibles : le rythme est bien présent. De même, il n’est pas une seule vignette ou une seule parole qu’on puisse ôter. Il y a là une maîtrise évidente de la narration graphique, laquelle était déjà perceptible dans les albums précédents.
Cet album était très attendu et il ne déçoit pas. Il n’a qu’un défaut : celui de nous faire languir en attendant le troisième tome et le dénouement de cette histoire.
Philippe Ballarini
48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
* MAE : Musée de l’Air et de l’Espace
Les albums de la série Le pilote à l’edelweiss
Romain Hugault, Olivier Dauger, Lucio Perinotto et Christophe Gibelin ne chôment pas.
Romain Hugault dédicace « Sidonie »
Salon du livre du Festival « Des étoiles et des ailes », Toulouse 17 novembre 2012
Document Aérobibliothèque/Livreaero
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Paquet
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