Le 8 mai 1927, Charles Nungesser et François Coli, tous deux anciens pilotes de guerre, disparaissaient en tentant de relier Paris à New York. Pendant quelque temps, on crut en France à la réussite des deux héros. Un journal annonça même leur arrivée triomphale à New York. Il n’en était rien.
Disparu sans laisser de trace, l’Oiseau Blanc a fait couler beaucoup d’encre pendant des mois des deux côtés de l‘Atlantique. De nombreuses pistes ont été explorées dès cette époque et jusqu’à nos jours, par des passionnés tant Français qu’Américains, mais le « mystère » de l’Oiseau Blanc reste entier et aucune pièce n‘en a été retrouvée avec certitude.
Seul fait semble-t-il avéré, l‘amphibie aurait été vu survolant Terre-neuve, ce qui a fait dire à certains que les deux aviateurs avaient réussi à traverser l‘Atlantique, oubliant que l’Océan Atlantique était déjà franchi depuis longtemps (1919), et que le but était cette fois la liaison Paris – New York ou New York – Paris, afin d’emporter le prix Orteig de 25000 dollars. Nungesser était au bout du rouleau financier. Il ne pouvait plus remettre sa tentative, d’autant que d’autres équipages préparaient également aux États-Unis.
Soucieux de rappeler aux jeunes générations la « fantastique histoire de l’Oiseau Blanc » afin d’éviter que « cet épisode ne tombe dans l‘oubli », l’auteur Christian Falliéro s’est attelé à rassembler les principaux faits sans entrer pour autant dans les détails ni dans la « contre-enquête » racoleuse. Ainsi, nous suivons pas à pas la conquête de l’air depuis les premiers envols jusqu’à ce milieu des années 1920, lorsque l’Atlantique Nord devint un enjeu de la suprématie, au-delà du seul aspect aéronautique, entre le vieux continent et le nouveau. C’est dans ce contexte que Charles Nungesser et Pierre Levasseur, constructeur du PL-8 Oiseau-Blanc envisagèrent ensemble le projet.
Illustré d’images d’époque, mais aussi de quelques vues récentes, afin de faire comprendre le propos, ce petit bouquin (19 x 13,5 cm), n’est pas destiné aux férus d’histoire d’aviation déjà bien renseignés sur cet événement connu, mais bien destiné aux jeunes lecteurs ou aux débutants, et n’a pas la prétention d’une monographie exhaustive. Il est néanmoins bien agréable à lire et fait le tour d’une question sans ennuyer. C’est tout ce que peut demander en effet un jeune lectorat plus habitué à zapper et à échanger des SMS qu’à lire Alexandre Dumas dans le texte.
Thierry Le Roy
126 pages, 13,5 x 19 cm, couverture souple