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Le temps des hélices

en peinture
Benjamin Freudenthal

Le luxe, pour certains, c’est une suite dans divers palaces de la planète, un yacht tape-à-l’œil, l’hiver à Gstaad… Pour d’autres, c’est vivre en harmonie avec soi-même, de son art… et de sa passion pour les avions. Benjamin Freudenthal vit dans le luxe, et je vous laisse deviner lequel. Vous ne le croiserez ni à Saint-Moritz ni à Saint-Tropez : lorsqu’il n’est pas dans son atelier bordelais, vous le trouverez là où se rencontrent des passionnés d’aviation. Ne vous fiez pas à son apparente placidité : l’œil de ce grand calme très discret s’allume dès qu’il s’agit de vielles voitures sportives ou d’avions… de préférence à hélices.

Pas étonnant qu’il ait choisi ce thème pour, au bout de quelques années de pratique, nous proposer son premier livre d’art, construit autour d’une évocation de l’histoire de la conquête de l’air. On y retrouve des scènes incontournables, comme le premier kilomètre en circuit fermé de Henri Farman, la traversée de la Manche par Blériot ou le vol historique de Charles Lindbergh, mais l’artiste a pris les chemins de traverse avec, par exemple, un Vickers Vernon sur la route de Bagdad en 1922 ou les Pacific Clipper et China Clipper en escale à Canton Island en 1941. Justesse des formes, maîtrise de la lumière, sens de la mise en scène, poésie désuète des appareils judicieusement choisis… Il n’est pas aisé de refléter par l’écrit le charme des peintures de Benjamin Freudenthal, sur lesquelles flotte un discret parfum de nostalgie.

Chaque scène est accompagnée d’un texte, court et pertinent, où se mêlent parfois aspect documentaire et dimension poétique. L’artiste n’oublie pas que derrière ces machines sont des femmes et des hommes qui les ont conçues ou qui les ont menées, souvent dans des conditions rocambolesques, voire dramatiques.

La mise en page est à l’image des tableaux représentés : soignée et élégante. Avec ses soixante pages, le livre, relié, est sans doute modeste (à l’image de son prix), mais fort bien imprimé sur un papier d’art de fort grammage. Un moyen agréable de retrouver un œil d’enfant émerveillé, ainsi que le souhaite l’artiste, mais aussi de faire partager à son entourage, en particulier aux plus jeunes, son propre goût pour les « choses de l’air ». Résolument séduisant.

Philippe Ballarini


60 pages, intérieur 22 x 22 cm, relié, couverture rigide
– Postface de Bernard Chabbert

Ouvrages édités par
En bref

Fly & Drive

ISBN 978-2-9532647-0-8

25 €