Le « Trait d’Union », ou encore le « TU » pour les intimes, est né en 1968, la même année que l’Album du Fanatique de l’Aviation. Ces deux magazines constituaient les débuts de la presse française consacrée à l’histoire de l’Aviation. Cependant, même si certains auteurs étaient communs entre les deux, le Fana a toujours été un magazine commercial, couvrant un plus large domaine de l’aviation mondiale. Le TU en revanche s’est toujours appuyée sur une diffusion plus confidentielle, réservée à ses abonnés. Il s’agissait en fait de l’organe de diffusion d’une branche française d’une association britannique de spotters : Air Britain. L’objectif était de rassembler des amateurs d’aviation pour échanger entre eux un maximum d’informations sur l’identification et la localisation des avions tout au long de leur carrière, et ceci même après leur retrait. Cette branche française couvre donc tous les sujets français : avions de conception française, employés aussi bien par la France que par l’étranger, ou bien au contraire les avions étrangers utilisés par la France.
Les fondements du TU sont donc la constitution de listes d’avions et d’utilisateurs, civils aussi bien que militaires, et d’échanger des informations sur les avions aperçus à travers le monde, en incluant notamment les épaves, ou bien encore de proposer des photographies rares issues de collections privées. Ces listes — souvent indigestes — constituent l’une des bases de travail pour les historiens amateurs, qui permettent ensuite par recoupements d’approfondir des recherches sur les sujets difficiles. Si le TU contient de nombreux articles de fond rédigés par d’excellents auteurs, très au fait de leur sujet de prédilection, ce magazine ne dédaigne pas de publier les contributions ponctuelles, incertaines, les interrogations, les questions-réponses, de mettre en évidence des contradictions ou de soulever des problèmes sans forcément parvenir à toujours y apporter une solution, tout au moins dans l’immédiat.
C’est donc dans la durée et le nombre des intervenants que s’est constituée la richesse de ce magazine. Quant au côté amateur, souligné par la mise en page réalisée avec peu de moyens, elle saute au yeux de par les textes tapés à la machine (oui, le modèle mécanique qu’on trouve parfois dans des musées avec des touches dures à enfoncer qui propulsaient des caractères gravés vers un ruban encré pour laisser leur empreinte sur du papier !) Au fil des années, les moyens modernes ont permis au TU de bénéficier de nombreuses améliorations dans sa présentation, mais l’esprit est resté. D’ailleurs, presque un demi-siècle après le premier numéro, les principaux contributeurs de l’époque sont toujours présents (Jean Delmas; Vital Ferry, Jean-Pierre Dubois, Jacques Chillon,…).
C’est dire s’il est important de pouvoir retrouver toutes ces informations, dont la mise en commun, le partage et la diffusion constituent un patrimoine important. C’est donc toujours animés de ce même esprit que les 122 premiers numéros du TU, depuis longtemps épuisés et introuvables, ont été numérisés et mis à disposition dans ce DVD. Ces scans ne sont pas de simples images, mais de véritables documents d’archives qui ont été soigneusement indexés, de telle sorte qu’il est possible de faire des recherches directement à l’intérieur des textes. Il s’agit vraiment là de pérenniser l’ensemble des publications des vingt premières années du magazine.
Il ne faut toutefois pas perdre de vue que ce travail demeure celui d’amateurs, au sens étymologique du terme, regroupés au sein d’une association à but non lucratif. Mais cela veut également dire que les moyens de subsistance de cette connaissance restent très limités. Aussi, les quelques trente euros que rapportent chaque exemplaire de ce DVD sont importants pour permettre de continuer à faire vivre cette œuvre de mémoire unique. N’hésitez pas à l’acheter.
Philippe Ricco
DVD 2,21 Go, fichiers pdf
Imprimer le bon de commande
Avec l’aimable autorisation de la © BFAB
Avec l’aimable autorisation de la © BFAB
Avec l’aimable autorisation de la © BFAB