En matière d’histoire aéronautique, il est toujours difficile de prétendre qu’un ouvrage est et restera définitif dans son domaine. Pourtant, celui qui nous concerne a toutes les chances de rester à jamais LE livre de référence en ce qui concerne l’histoire du vol à voile en Algérie jusqu’en 1962. Qui d’autre que Charles Rudel, ancien directeur du SALS (Service de l’Aviation Légère et Sportive) en Algérie jusqu’à l’indépendance de ce pays, pouvait nous la raconter ? Parce qu’il a lui-même connu sur place une grande partie des faits qu’il nous relate, parce qu’il connaissait et appréciait ceux qui ont fait ce vol à voile et que ceux-ci lui ont ouvert leurs carnets de vol, leurs albums photos et leurs propres souvenirs.
La somme de travail et de données est telle que l’auteur, après quelques pages consacrées aux pionniers, au concours de Biskra et aux structures du vol à voile, a choisi de nous présenter pour chacune des grands centres de l’Algérie concernées, l’Algérois, Constantine, Mascara, Mostaganem et Oran, une chronologie de cette histoire en un chapitre. C’est donc à chaque fois très précis pour chacun de ces groupes, très vivant car richement émaillé d’anecdotes, mais on perd un peu de ce fait la possibilité de voir évoluer les différents centres en parallèle.
L’ouvrage se termine sur l’activité provisoire de quelques autres centres, la prospection organisée en 1948 par le SALS métropolitain, et surtout par la construction locale des planeurs, et notamment les très intéressants DACAL 105 et 106.
L’iconographie est riche et de relativement bonne qualité.
Charles Rudel, décédé en 1996, ne put assister à la sortie de son livre, et c’est Pierre Jarrige qui sut faire en sorte que celui-ci paraisse.
En résumé, s’il manque peut-être par moments d’une vision d’ensemble de son sujet, c’est un ouvrage incontournable pour qui s’intéresse à l’histoire du vol à voile ou à celle de l’aviation en Algérie.
Jean-Noël Violette
180 pages, 21,5 x 30 cm, relié