En 1965, Sergei Pavlov est arrêté avec des plans du supersonique franco-britannique. En 1973, le premier Tupolev Tu-144 de série s’écrase à Goussainville. Entre les deux… Entre les deux, il y a de la place pour une histoire d’espionnage comme on les aime, un jeu de billard où les Soviétiques essaient de retourner des ingénieurs français et où les Français essaient d’intoxiquer les ingénieurs soviétiques, avec un peu d’action, quelques discussions faussement amicales et quelques agents doubles, triples, ou plus si affinités.
C’est donc dans ce cadre que se poursuivent les aventures de Gilles Durance et son équipe, embauchés par Thomson-CSF à Moscou et rapidement détournés par le bureau d’études Tupolev. À son accoutumée, Callixte nous offre un scénario classique mais bien mené, dont le rythme et le texte sont plutôt mieux gérés que sur les précédents (bien qu’il reste une poignée de planches très « écrites », notamment pp. 6 à 9). Au fil de rebondissements que n’aurait peut-être pas reniés Charlier (l’inévitable espionne soviétique en tête), il durcit un peu le ton : cette fois, l’entourage immédiat des héros est directement touché et les dernières planches annoncent une évolution importante du jusqu’ici très lisse Gilles Durance.
Restait-il un Antonov An-6 Meteo en état de vol en 1968 ?
Rien n’est moins sûr, mais cela fait plaisir de revoir cet étonnant bricolage…
Sur le plan technique, l’auteur a bossé son sujet, et il a pensé aux amateurs de bizarreries soviétiques en présentant logiquement le MiG-21-11 et plus originalement un sympathique Antonov An-6 Meteo. Le dessin est toujours traditionnel et parfaitement maîtrisé, mais Callixte se permet un peu plus de fantaisie en s’offrant une poignée de planches doubles et quelques variations de mise en page.
Loin des rives polynésiennes du précédent opus, ces aventures dans la froidure russe sont donc plutôt réussies, un peu plus originales et modernes que les premiers volumes, tout en conservant une structure et une allure traditionnelles bien adaptées aux années 60.
Franck Mée
48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
– Les albums de la série Gilles Durance
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Paquet
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© Éditions Paquet
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